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Aides au Vanuatu et à Mayotte : des montants en hausse mais toujours des débats

Annoncées après le conseil des ministres, mercredi, critiquées dès le lendemain à l’assemblée, corrigées à la hausse par le gouvernement, et depuis ce mardi matin validées par la commission de l’Économie, convoquée en urgence. Les aides financières accordées par le Pays à Mayotte, pour 5 millions de francs, et au Vanuatu, pour 15 millions, continuent leur chemin et doivent être présentées le lundi 30 décembre en plénière de Tarahoi. Pas sans débat : les autonomistes continuent de trouver les sommes insuffisantes et certains élus Tavini auraient aimé y adjoindre des aides « en compétences pour rebâtir ».

Réunion d’urgence et débats sur la solidarité, en ce mardi de réveillon de Noël, pour la commission de l’Économie, des Finances et du budget de l’Assemblée. Sur la table, deux projets de délibération qui ont déjà fait couler de l’encre. Les deux textes, qui prévoient des aides financières du Pays à destination de l’île de Mayotte, dévastée par un cyclone le 15 décembre, et pour le Vanuatu, secoué par un puissant tremblement de terre deux jours plus tard, avaient été discutés en conseil des ministre mercredi dernier. Dès le lendemain, ils étaient vivement critiqués au micro de l’assemblée par Édouard Fritch. Le chef de file autonomiste voyait dans les sommes allouées – 3 millions pour le département français de l’Océan Indien, 5 pour l’archipel mélanésien – l’expression de « l’indifférence » du gouvernement et de son président, alors absent de Tarahoi.

Cela ne l’avait pas empêché de réagir en corrigeant les textes, mais seulement sur « demande des élus de la majorité », comme il l’avait expliqué à Tahiti Infos, « et de notre vice-présidente qui est très émue par ce qu’il se passe au Vanuatu ». Arrivées en commission, les aides avaient donc bondi à 5 millions pour Mayotte et 15 pour le pays « frère » du Pacifique.

Un « geste » de l’assemblée ? À Tony Géros de décider

De quoi permettre aux deux projets d’être votés à l’unanimité, mais pas sans débats. « Les interventions de l’opposition ont porté leur fruit, se félicite l’élue Tapura Tepuaraurii Teriitahi, qui avait jugé les premiers montants « dérisoires » par rapport aux capacités du Pays. Mais on l’a dit en commission, le montant aujourd’hui ne nous satisfait pas. On aurait espéré un peu plus. Pour Mayotte par exemple, nous on donne 5 millions, l’assemblée de Corse, qui a moins que nous, en donne à peu près 30 millions ».

D’où une demande d’un « geste » supplémentaire sur le budget de l’assemblée de Polynésie elle-même pour l’instant resté sans réponse. « On laisse le président [Tony Géros, ndr] en décider », explique la présidente de la commission de l’Économie Élise Vanaa, qui n’a eu beaucoup plus de réponse sur la fixation des montants par le gouvernement. « C’est faut au bon vouloir, sans explication » regrette Tepuaraurii Teriitahi. Pour l’autonomiste, si le Vanuatu a été mieux doté, ce n’est pas seulement du fait de sa proximité géographique, culturelle et politique avec la Polynésie, ou à cause de sa taille, c’est aussi que « Mayotte a la chance d’être français » et de bénéficier d’une solidarité nationale que ne connaissent pas les pays indépendants. La solidarité ne fait pas oublier le débat politique.

L’expérience des Fare OPH

Du débat, il y en a d’ailleurs aussi eu du côté Tavini. Notamment avec Tematai Le Gayic, qui avait eu l’occasion de se rendre à Mayotte en tant que député, et qui a décrit en commission ce qu’il avait pu voir des conditions de logement et d’urbanisation dans la petite île de l’archipel des Comores. Avant de proposer une aide en « compétence ». « Il a proposé qu’on apporte nos connaissances, notre savoir technique sur la construction des habitations anticycloniques », ou sur les fare OPH, précise Élise Vanaa. Ce à quoi le représentant du gouvernement – le directeur de cabinet de Warren Dexter Hervé Varet – a répondu que c’était uniquement une aide financière qui avait été sollicitée par Mayotte – au travers un fonds d’intervention national – comme par le Vanuatu – dont le gouvernement a transmis un numéro de compte dédié plutôt que de voir l’aide transiter par la Croix Rouge.

Les deux projets de délibérations seront donc étudiés le 30 décembre en plénière extraordinaire de l’assemblée, où seront aussi étudiés un texte sur l’équilibre des régimes CPS et un autre sur la prime exceptionnelle pour les retraités.

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