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Asalée appelle à l’aide pour éviter à 400 patients une « rupture de soin »

L’association Asalée, qui accompagne des malades chroniques en leur permettant de suivre des parcours d’éducation thérapeutique, traverse une « crise financière ». Dans l’attente de nouvelle subvention publique, la structure qui emploie deux infirmières, encadrées par des médecins bénévoles, a lancé une cagnotte en ligne pour se constituer un fonds de roulement indispensable à son bon fonctionnement. 

Depuis 2021, la branche polynésienne de l’association Asalée développe des parcours d’éducation thérapeutique du patient (ETP) au fenua. Il s’agit, d’après l’OMS (Organisation mondiale de la santé), d’une « méthode d’apprentissage structurée et centrée sur la personne, qui soutient les patients vivant avec une maladie chronique dans l’auto-prise en charge de leur santé, par le recours à leurs propres ressources et avec l’appui de leurs soignants et de leur famille ». « L’objectif est de permettre à nos patients de mieux gérer leurs maladies chroniques au quotidien », résume « Taote Nane », Nanethida Nouanesengsy, médecin à Pirae et l’une des cinq praticiens membres de l’association.

En Polynésie, près de 400 personnes touchées par le diabète, l’hypertension artérielle, le surpoids ou l’obésité, bénéficient ainsi de consultations auprès de deux infirmières d’éducation thérapeutique. « Il s’agit vraiment d’un suivi au long cours, pour permettre d’amorcer des changements de comportement qui peuvent s’inscrire dans la durée et permettre d’améliorer durablement l’état de santé de nos patients », poursuit la médecin. Un suivi qui fonctionne et « qui n’a plus besoin de faire ses preuves » : « nous avons réussi à leur faire perdre du poids, équilibrer leur diabète et réguler leur hypertension artérielle ».

Risque de rupture de soin

Mais cette bonne marche est aujourd’hui en péril. L’association a perdu, en fin d’année, une partie de ses subventions après « des difficultés administratives » et se dit aujourd’hui dans une « crise financière » qui menace les bénéficiaires de de la structure d’une « rupture de soins ». En attendant un nouvel appel à projets – qui ne devrait pas donner de résultats avant la fin avril – Asalée se penche donc sur « la solution de derniers recours », avec le lancement d’une cagnotte en ligne. « Cela nous permettrait de constituer un fonds de roulement, pour tenir jusqu’à l’obtention de prochaines subventions publiques », et notamment pour payer les salaires des deux infirmières en CDI. « Nos patients comptent sur nous, ce serait vraiment dommage de mettre un terme à leur suivi, car ils sont investis et on compris qu’avec un accompagnement adapté et un suivi régulier, il étaient capables de se prendre en charge et de modifier leur comportement », plaide Taote Nané.

Pour la médecin, contribuer à la cagnotte, c’est soutenir « un projet qui peut avoir un réel impact sur la santé des citoyens d’aujourd’hui et de demain, avec des résultats concrets et efficaces qui s’inscriront dans la durée ». Huit jours après la mise en ligne de la cagnotte, 220 000 francs ont été récoltés. L’association vise au moins 480 000 francs pour maintenir son activité ces prochains mois.

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