Tribune Te Hiti Tau Api: droits et devoirs Cédric VALAX 2013-03-24 24 Mar 2013 Cédric VALAX Huimata Raphaël CERAN-JERUSALEMY – Te Hiti Tau Api ©DR Huimata Raphaël CERAN-JERUSALEMY – Te Hiti Tau Api ©DR 1979, une bien belle année pour naître à Tahiti. J’y suis né, j’y ai grandit et j’ai adoré ! L’insouciance, le soleil, la famille, la mer, les amis, la plage… je chéris ses doux souvenirs. Qu’il est bien facile de se laisser vivre en Polynésie. Après tout, la nature y est clémente mais surtout, les polynésiens ont un grand cœur et un sourire pour vous accueillir. Et puis le temps passe… l’école, le lycée, les études à l’étranger et enfin le retour à Tahiti à 24 ans, diplôme en poche. A mon retour, la réalité me remet à ma place. Il faut trouver un emploi et déjà, en 2003, ce n’est pas très facile, alors j’enchaîne les CDD. Ce n’est pas évident mais à 24 ans, diplômé, célibataire, un toit au dessus de la tête et de la famille en soutien, la vie est belle et le futur encourageant alors je poursuis ma quête pour un travail. Malheureusement ce n’est pas le cas pour tout le monde. Autour de moi, beaucoup d’autres n’ont pas autant de chance mais gardent malgré tout confiance en l’avenir. Petit à petit, les difficultés du quotidien deviennent concrètes. La phase de questionnement commence. Pour moi, la politique c’est encore abstrait. C’est comme le nuage d’internet, on sait que ça existe, on sait que ça sert mais on a aucune idée vraiment de comment ça marche. Alors comme d’habitude, je fais confiance à mes ainés et je suis les consignes familiales de vote. J’accepte le paysage politique comme une fatalité. Et puis 2004 est arrivé comme un tremblement de terre. Selon moi, s’il y a bien une chose que Monsieur Temaru a accomplie, c’est de réveiller ma conscience politique. Comment, la politique n’est pas figée ? La politique change ? La politique n’est pas une fatalité ? A partir de ce moment et comme pour beaucoup de personnes, l’intérêt pour la politique se décuple de manière exponentielle. Qui fait quoi ? Comment ? Pourquoi ? Quels projets ? Quel avenir ? Quelles compétences ? Quelles conséquences ? Dans les foyers, les faits et gestes de nos politiciens sont désormais observés et décortiqués. Chacun apporte son analyse, vocifère ses critiques ou chante ses louanges. Pourtant, nos politiciens s’enlisent dans une guerre de pouvoir où la population n’a plus son mot à dire. Après moult renversements, alliances, trahisons, après le mariage de la carpe et du lapin et de tous les animaux de la ferme, la population se détourne de ses politiciens, fiu ! Aujourd’hui, je suis marié, père de famille et j’exerce mon métier depuis 10 ans tout en observant, avec fascination, mes enfants grandir. Je réalise d’autant plus le bonheur que j’ai eu de naître et de vivre en Polynésie. Depuis que je suis père, je m’engage à accomplir mon devoir le plus important, celui de garantir à mes enfants, à nos enfants, le droit à une enfance sereine et insouciante, le droit au bonheur de vivre dans ce pays. Je m’engage pour leur droit à une famille, à une bonne éducation et plus tard à un emploi et tous les outils nécessaires pour fonder leur propre famille. C’est mon devoir. « Nous avons des droits mais aussi des devoirs », j’en ai fait ma devise et j’essaye de l’appliquer au quotidien. Le devoir du citoyen polynésien n’est plus simplement de voter mais de s’engager au service de son pays et de travailler pour bâtir la société de demain, celle de nos enfants. Ce projet de société, je le conçois avec Te Hiti Tau Api car j’y retrouve les valeurs qui m’ont été inculquées et que je transmets à mes enfants. Les valeurs morales qui gravitent autour de la famille et l’éducation telles que l’exemplarité, l’intégrité, la solidarité et la justice sociale. Mais les valeurs morales ne suffisent pas, nous avons besoin également de projets structurants et d’une vision vers laquelle porter tous nos efforts. Ces éléments sont développés dans le programme de Te Hiti Tau Api. Ce programme qui m’a convaincu propose des chantiers de développements pour tous les secteurs d’activités de notre société, du secteur primaire aux nouvelles technologies de l’information et de la communication en passant par le foncier, la santé, l’emploi et la culture entre autres. Je m’engage avec Te Hiti Tau Api parce que mon centre d’intérêt s’est déplacé de mon « pito » à mes enfants, à ma famille et par extension à la société dans laquelle nous vivons parce que « le bonheur ne vaut que s’il est partagé ». Je m’engage parce que j’ai des droits, je m’engage parce que c’est mon devoir ! Huimata Raphaël CERAN-JERUSALEMY – Te Hiti Tau Api Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)