INTERNATIONAL

La Grèce éteint son audiovisuel public

© REUTERS

Le gouvernement a annoncé mardi soir la fermeture immédiate des chaînes de la radio-télévision publique ERT.

L’info. A la fin des programmes, les écrans se sont éteints. Brusquement. Athènes a annoncé mardi soir la fermeture immédiate du groupe de télévision publique grecque ERT, qui rassemble trois chaînes de télévision ainsi que la radio publique. Chose promise, chose due. A 23 heures (heure locale), la télévision publique a cessé d’émettre. Au total, 2.656 personnes mises au chômage en une soirée,.

Pourquoi ? Si l’exécutif a pris une mesure aussi radicale, c’est d’abord pour mettre un terme aux gaspillages. Selon le porte-parole du gouvernement, ERT constituait en effet « un cas d’absence exceptionnelle de transparence et de dépenses incroyables ». « Tout ceci prend fin maintenant », a-t-il encore ajouté.

C’est également une façon de donner un gage de bonne volonté à la Troïka des créanciers. Les experts de l’Union européenne, de la BCE et du FMI sont en effet en ce moment à Athènes pour s’assurer que le pays respecte bien ses engagements de privatisations et d’économies budgétaires. La Grèce s’était notamment engagée à supprimer 2.000 emplois publics avant la fin juin. Les 2.656 salariés mis à la porte se verront toutefois proposer une indemnité, ainsi que la possibilité d’intégrer la nouvelle télévision publique, qui doit remplacer à terme ERT.

>> A LIRE AUSSI : 15.000 fonctionnaires remerciés

Les critiques fusent. Cette mesure est loin de faire l’unanimité. Pour les syndicats, c’est un véritable « coup d’Etat » qu’a orchestré le gouvernement. La télévision publique s’était en effet opposée très vigoureusement aux plans de restructurations avancés par le pouvoir. Mais les critiques contre cette décision vont bien au-delà des frontières grecques : l’Union européenne de radiotélévision a demandé mardi au Premier ministre grec d’annuler la fermeture. « L’existence de médias de service public et leur indépendance à l’égard du gouvernement sont au cœur des sociétés démocratiques », indique-t-elle dans un communiqué.

Les dernières images diffusées par la chaîne :

Et pour la suite ? La Grèce n’a bien évidemment pas l’intention de se passer définitivement d’une chaîne de télévision publique. Selon Simos Kedikoglou, ERT devrait revoir le jour sous une autre forme, avec un nombre de salariés réduits. Il a d’ailleurs promis que les salariés d’ERT pourraient postuler pour rejoindre le nouveau groupe. Voilà qui donnera en tout cas du grain à moudre aux détracteurs de l’Europe de l’austérité…

Source : Europe1

Article précedent

Baisse des indemnités des élus polynésiens

Article suivant

Baisse des indemnités du président : pas un acte volontaire pour l’UPLD

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

La Grèce éteint son audiovisuel public