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Les ravages de la chirurgie esthétique

© MaxPPP

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Un livre dénonce les conséquences parfois dramatiques de pratiques qui sont très peu encadrées.

Un constat alarmant. Elle voulait juste apparaître plus jeune et plus jolie. Nathéla, une femme de 38 ans, s’est réveillée un jour avec un visage digne d’Elephant Man, le héros défiguré de David Lynch. En cause, des injections administrées par une naturopathe afin d’effacer de petites rides naissantes. Pour les médecins, le verdict est sans appel : la jeune femme a contracté une granulomatose intense, une infection qui a provoqué un œdème géant. Désormais, elle doit suivre un traitement à vie. L’histoire de Nathéla, racontée par François Malye et Jérôme Vincent, auteurs du Livre noir de la chirurgie esthétique, illustre les dérives de la chirurgie esthétique en France.

Comme Nathéla, Clara vit elle aussi un calvaire à la suite d’une opération. Il y a deux ans, elle a dû se faire retirer des prothèses mammaires après le scandale des implants PIP. Depuis, elle vit un véritable cauchemar. Elle s’est confiée à Europe 1.fr :


Des risques de séquelles définitives.
Selon une évaluation, il y aurait entre 700 et 7.000 effets secondaires graves chaque année en France liées à des interventions de chirurgie esthétique. « Cela donne par exemple des patientes qui se retrouvent avec des boursouflures sous la peau, des nodules et des sensations de tiraillements, voire des infections », explique le professeur Laurent Lantieri, mondialement connu pour ses greffes de visage, qui prend régulièrement en charge des victimes d’injections cosmétiques ratées. « Quand on fait des biopsies, on trouve généralement des particules de silicone qui ont été injectées souvent au moins deux ans auparavant. Ces opérations peuvent laisser des séquelles définitives », prévient le professeur Lantieri au micro d’Europe 1.

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Des produits peu contrôlés. En cause, les produits injectés dans la peau des patientes. Car, hormis le Botox qui a fait l’objet de d’essais cliniques, le flou demeure sur le contenu exact des 600.000 seringues utilisées chaque année pour la chirurgie esthétique. « Les produits de comblement sont essayés sur les patients qui sont utilisés comme des cobayes », déplore François Malye au micro d’Europe 1. « Il n’y a pas d’étude clinique sérieuse sur ces produits ni sur la majorité des procédés esthétiques », regrette le co-auteur du Livre noir de la chirurgie esthétique, dont l’hebdomadaire Le Point a publié cette semaine quelques extraits.

Des diplômes non reconnus. La formation des médecins esthétiques est également pointée du doigt. Car, en l’absence de formation spécifique et reconnue, les 3.000 médecins esthétiques répertoriés en France ont tous appris sur le tas. « Il n’y a pas de diplôme universitaire fiable de médecine esthétique en France. Si on veut faire des injections, le mieux est donc d’aller voir un dermatologue qui est lui un spécialiste de la peau », recommande François Malye.

Les risques du laser. Le laser, particulièrement employé dans le domaine de l’épilation, est le deuxième problème de la chirurgie esthétique, après celui des injections. En théorie, il ne doit être pratiqué que par un médecin mais, en réalité, ce sont bien souvent des « petites mains » qui assurent ces interventions. « C’est très dangereux », prévient François Malye, « car si vous faites du laser à une personne qui a une petite trace sur la peau et que vous n’identifiez pas un mélanome, cela peut être catastrophique ».

Pourquoi un tel laxisme ? Les pouvoirs publics se sont jusqu’à présent peu intéressé à ces problèmes car la chirurgie esthétique n’est pas remboursée par la sécurité sociale et sort du champ de surveillance classique des autorités sanitaires. Par ailleurs, comme le souligne François Malye, « le lobby de la chirurgie esthétique est très bien introduit dans la classe politique et exerce un certain pouvoir ». En octobre 2012, Nicolas Sarkozy lui-même affirmait qu’il ne considérait pas comme de la chirurgie esthétique le fait de se faire stimuler le collagène naturel par un laser ».

Source : Europe1

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4 Commentaires

  1. 28 septembre 2013 à 0h17 — Répondre

    Bonjour.
    J’ai bien peur qu’à nouveau , nos journalistes ne se fassent manipuler de facon subtile comme en 2009, sur fond de grandes manoeuvres visant à établir des monopoles économiques n’ayant rien à voir avec la sécurité des patients. Avez vous regardé la technique d’alerte et les liens d’intérêts des uns et des autres à chaque fois qu’on secoue le cocotier médiatiques pour faire peur aux parlementaire et obtenir un résultat indirect à finalité économique…
    Je vous invite à venir passer une journée ou deux, quand vous voulez au cabinet pour regarder les choses d’un yeux différent: 20 000 actes laser en 6 ans, des effets secondaires comme tous le monde, parfois sérieux. Je pourrais aussi vous expliquer aussi des choses dont personne ne parle et qui sont dans la même veine que l’affaire médiator: la pratique à grande échelle de centaines de milliers d’actes médicaux par an, sans médecin, avec publicité, mailing, absence de respect des normes de sécurité, apporteurs d’affaire rémunérés au pourcentage aux des actes illégaux, dans l’indifférence la plus totale… et les séquelles non nulles. Les lois existent mais ne sont pas mises en oeuvre. Les pouvoirs publics sont en grande partie responsables des dérives . L’absence de réaction de nombreuses tutelles aux courriers de ceux qui signalent des problèmes encourage/conforte les délinquants à continuer puisqu’il y a impunité. Et les dérives consécutives conduisent à pondre d’autres lois non appliquées aux causes principales, créant au passage des monopoles économiques préjudiciables aux patients.

  2. expander
    28 septembre 2013 à 7h26 — Répondre

    Et si on parlait prix, voyez l’affaire Cahusac. Il estcirurgien esthétique je crois

  3. 28 septembre 2013 à 18h01 — Répondre

    Merci pour cet article intéressant et ce constat flippant !!! Pour éviter de faire appel à la chirurgie esthétique, des moyens simples et naturels existent pour lutter contre le vieillissement…

  4. 1 octobre 2013 à 6h06 — Répondre

    Il faut bien réfléchir, la décision de subir la chirurgie esthétique ne faut pas prendre à la légère. Aussi il faut être conscient des toutes les risque aussi le choix de chirurgien esthétique est très important.

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