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À 20 ans, il écope de 12 mois avec sursis pour violences conjugales

Ce mardi au tribunal un jeune homme a été condamné à 12 mois de prison avec sursis pour violences conjugales. Des couples toxiques, le tribunal en voit beaucoup défiler à la barre, mais dans cette affaire c’est l’âge des deux partenaires qui étonne. L’auteur des coups a 20 ans et sa concubine 16.

En mars 2023 les mutoi interviennent pour une dispute conjugale. Ils trouvent une jeune fille en pleurs portant des traces de coups au visage et interpellent son concubin qui était ivre. Le juge énumère les blessures de la jeune fille : « hématomes sur tout le corps, ecchymoses au cou, à la mâchoire, œdèmes, ça fait beaucoup tout cela. » L’accusé se tord les mains et regarde fixement le sol : « On s’est tapé dessus. Elle aussi elle m’a tapé et m’a cassé ma PS4. Des fois je tape en premier et des fois c’est elle. Elle est violente. »  Le juge le conçoit d’autant plus facilement qu’il a entre ses mains des photos du jeune homme sur lesquelles ont voit des traces de morsures. « Effectivement c’est assez impressionnant. Ça arrive souvent ? » « Oui. »

Entendue, la jeune fille déclarera que son tane l’empêchait de sortir, et qu’elle avait subi un avortement parce qu’elle ne voulait pas d’enfant de lui. Elle précisera que son concubin lui a dit que ce bébé n’était pas de lui et que tout le monde le savait dans le quartier. « Vous croyez ce que raconte le quartier ? » s’étonne le juge. Le jeune homme, totalement perdu et fébrile, marmonne « je sais pas. »

« C’est normal pour un garçon d’aller voir ailleurs, mais pas pour les filles. »

Malgré ses 20 ans le jeune homme est de la vieille école : « C’est normal pour un garçon d’aller voir ailleurs, mais pas pour les filles », dit-il pour tenter de justifier ses crises de jalousie. Les témoignages confirment que les deux sont comme chien et chat : « Ils passent leur temps à se taper dessus » dit une tante.

À la question « pourquoi vous ne vous séparez pas ? » Le jeune homme l’assure, « elle revient à chaque fois. » Le juge insiste, « vous allez reprendre la vie en commun ? » « Je sais pas ….» Son avocat l’interrompt « Si, si, il va arrêter. » Le juge soupire, « il ferait bien parce que c’est mal parti et cela risque de mal finir. »

La jeune fille, mineure, larges lunettes de soleil sur le nez, est appelée à la barre en compagnie de sa mère. « Pourquoi vous restez avec lui ? » Pas de réponse. Autre tentative : « pourquoi vous revenez le chercher ?» Toujours pas de réponse. Le juge lui demande de retirer ses lunettes, découvrant ainsi un cocard. « C’est votre concubin qui a fait cela ? » « Non, un garçon du quartier. »

Le juge demande si elle souhaite un dédommagement : « non… » « Si, 40 000 Fcfp », la coupe sa mère jusque-là silencieuse. Sa fille lui jette un regard ombrageux.

« Ce sont des violences banalisées et habituelles. »

Pour le procureur, ces faits ne sont pas anodins : « ce sont des violences banalisées et habituelles qui font pleinement parties de leur vie de couple (…) C’est une relation toxique et votre copine devrait faire son examen de conscience. » Il réclame 12 mois de prison avec sursis. « Ce sont des violences réciproques » assure l’avocat du prévenu, « et je trouve injuste que mon client se retrouve à la barre. » Il l’affirme, « elle casse tout et c’est elle qui a le pouvoir dans le couple. Pas l’inverse ! »

Le jeune homme a été condamné à 12 mois de prison avec sursis avec interdiction de paraître au domicile de la victime et il devra verser 40 000 Fcfp au titre des dommages intérêts.

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