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À Arue, l’opposition dénonce l’emprise de Jacky Bryant sur le conseil municipal

Poussy Timau, Atonia Maitia et Léo Marais. ©CP/Radio1

Léo Marais, Atonia Maitia et Poussy Timau ont réitéré ce matin leur soutien à la rénovation de La Saintonge, et protestent contre les propos et la vision de Jacky Bryant sur le sujet.  Pour eux, une rénovation financée à 80% par l’État et le Pays serait non seulement une chance pour le patrimoine local, mais aussi l’occasion d’impliquer et de former des jeunes de la commune.

Suite à notre article sur le projet de l’État et du Pays de restaurer La Saintonge, le bâtiment de la mairie fermé depuis quatre ans et promis à la démolition par le conseil municipal depuis deux ans, trois des quatre membres de l’opposition, Léo Marais, Atonia  Maitia et Poussy Timau, tenaient ce mercredi matin une conférence de presse pour se féliciter du projet de préservation de ce bâtiment de la mairie, mais surtout pour dénoncer, disent-ils, « le poids écrasant » du troisième adjoint sur le conseil municipal. « On ne comprend pas l’obstination de Jacky Bryant et ses idées très arrêtées sur le sujet, qui peste contre l’État et le Pays », dit Léo Marais.

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« Ce n’est pas un sujet qui devrait nous diviser »

Rappelons que Teura Iriti avait été élue sur une liste d’union avec le Tavini et ses alliés, et selon Léo Marais, Jacky Bryant est à présent plus encombrant qu’utile pour la maire de Arue. Le leader de Heiura-Les Verts, qui avance que l’implantation de La Saintonge s’est faite sur un marae, est favorable à la construction d’une nouvelle mairie sur des propriétés communales disponibles, par exemple vers le Tahaara ou sur les anciens terrains militaires. « C’est bien la première fois que nous entendons un tel argument, assurent les élus de l’opposition. Si cela était vrai, il faudrait alors démolir les écoles Ahutoru qui ont été construites il y a plus d’une quarantaine d’années sur le marae Ahutoru. Plutôt que de vouloir régler ses comptes avec l’Histoire, en opposant le polynésien et l’occidental, pourquoi ne pas aménager autour de La Saintonge un complexe culturel traditionnel ? »

« Ce n’est pas un sujet qui devrait nous diviser, mais au contraire nous rassembler, au-delà de la population de Arue, parce qu’une vieille bâtisse comme cela, il n’en existe quasiment plus », poursuit Léo Marais. Il regrette que le sujet soit « politisé » alors que la préservation historique de cette « vieille dame qui a plus de 132 ans »,  et qui est « peut-être le bâtiment en bois le plus ancien de Polynésie », est aussi l’occasion de former une dizaine de jeunes aux métiers de charpentier et de menuisier, en s’inspirant des contrats d’apprentissage qui avaient été conclus lors de la rénovation de la cathédrale de Rikitea.

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« Il y a un véritable manque de respect sur ce projet », conclut Léo Marais qui affirme que pour l’instant, les élus ne disposent pas de réelles données chiffrées, que ce soit sur la démolition ou sur la rénovation. Une étude commanditée par Phillip Schyle en 2014 avait conduit l’ancienne équipe à envisager une dépense de plus de 100 millions de Fcfp sur quatre ans. Une nouvelle étude et une consultation de la population doivent être entreprises dans l’optique du financement État-Pays à hauteur de 80%.