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A Grenoble, le combat d’un restaurateur pour nourrir les sans-abris

Le restaurateur grenoblois Pierre Pavy raconte sur Europe 1 la création des Trois Etoiles Solidaires, un établissement qui sert chaque jour près de 1.000 repas aux sans-abris.

INTERVIEW – « Un parcours du combattant ». Pierre Pavy, restaurateur grenoblois, raconte sur Europe 1 son combat pour nourrir les sans-abris de sa ville. Aujourd’hui, les « Trois Etoiles Solidaires », l’établissement qu’il a crée avec la Banque alimentaire de l’Isère, sert autour de 1.000 repas par jour.

Passible de la correctionnelle pour avoir nourri des sans-abris de l’autre coté de la rue. Il y a trois ans, Pierre Ravy est amené à nourrir des sans-abris logés dans un gymnase en face d’un de ses restaurants. « C’était des gens dans un squat connu de la ville de Grenoble, et à la suite d’intempéries en octobre il a fallu les loger dans un gymnase en face de mon restaurant », raconte le restaurateur. Problème, aucun endroit pour les nourrir. Il décide alors de leur faire à manger mais tout ne se passe pas comme prévu : « On fait à manger pour quatre-vingt et on leur apporte. Le lendemain j’avais droit à des remontrances, parce que porter de la marchandise d’un point à un autre sans prendre un camion frigorifique, sans respecter les règles d’hygiène très complexes, et bien vous êtes passible de la correctionnelle ».

Pierre Pavy est alors obligé de voir grand. « On a mis trois ans pour trouver un lieu avec une cuisine pour pouvoir faire dans un endroit fait pour ça, de la cuisine de très bonne qualité », explique-t-il. « Un parcours du combattant » pour le restaurateur. « On trouvait des cuisines qui appartenaient à la ville, à des associations et à chaque fois j’avais des bâtons dans les roues. On me disait ‘Ah non la peinture n’est pas conforme, il y a du plomb’ ou encore ‘ah non là il y a un problème avec l’électricité' », se souvient-il.

Un euro sur chaque repas pour financer l’opération. Malgré tout, l’établissement voit le jour. Pour assurer la qualité de la cuisine, Pierre Pavy fait appel à un chef. Il récupère jusqu’à 200 kilos de viande par jour chez les grandes surfaces et les cuisine pour repousser la date de péremption. Il sert aujourd’hui près de 700 repas par jour et espère atteindre les mille en janvier. Pour financer son opération, le restaurateur met à contribution les clients de ses autres restaurants avec une taxe solidaire de un euro sur chaque repas : « Les Trois Etoiles Solidaires, c’est un budget de  fonctionnement de 100.000 à 150.000 euros par an, pour payer ce qu’il faut et le chef en particulier. Et aujourd’hui en plus de ma participation, je veux que mes clients qui rentrent chez moi participnt à cette opération ». « Aujourd’hui on a le sentiment de donner un moment très important, celui où l’on passe à table on partage, et il faut que ça soit un moment qui ne soit pas la soupe populaire. On leur apporte des choses incroyables », explique Pierre Pavy.

Source : Europe1

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