Alors que le Tapura martèle que « voter vert, c’est voter bleu », A Here ia Porinetia accuse le parti de gouvernement d’essayer « de faire peur » faute d’avoir un programme nouveau. Nicole Sanquer, elle, estime qu’il y a des voix à récupérer parmi ceux qui ont voté Tavini au premier tour par simple rejet du Tapura, parmi les déçus qui ne digèrent pas l’alliance entre Édouard Fritch et Gaston Flosse, et parmi ceux que l’idée de confier le Pays à une femme séduit.
Pour A Here ia Porinetia, troisième parti au 2e tour des élections territoriales, il s’agit de garder la foi. Dans un spot de campagne, « rien n’est joué » , dit le parti de Nicole Sanquer et Nuihau Laurey, et les électeurs sont appelés à « rester maîtres de leur destin » face aux appels au « vote utile » du Tapura pour qui voter AHIP équivaut à voter bleu, et à faire entrer le loup indépendantiste dans la bergerie.
Pour Nicole Sanquer, « on voit que depuis le premier tour, le Tapura fait tout pour relancer le combat indépendance/autonomie alors que ce n’est pas du tout le sujet de ces élections. Le sujet c’est de répondre aux attentes de la population, améliorer le quotidien des Polynésiens, et relancer l’économie de ce pays. Et comme le Tapura n’a pas réellement de programme à part la continuité de ce qui a déjà été fait, alors on essaie de faire peur. »
Mais A Here ia Porinetia « reste serein » et espère doubler son score du premier tour grâce entre autres aux déçus des deux grands partis en lice.
Nicole Sanquer affirme que certains autonomistes qui avaient voté bleu au premier tour dans un rejet du Tapura sont prêts à revenir vers la nouvelle offre autonomiste que représente A Here ia Porinetia.
Quant aux électeurs du Tapura et du Amuitahiraa qui pourraient virer au vert, « c’est surtout en allant sur le terrain qu’on les voit. Parfois une simple visite nous permet de voir que cette alliance les a déçu. » Mais Nicole Sanquer, dont le parti a surtout ciblé les abstentionnistes entre les deux tours, convient que « les pronostics sont assez difficiles. »
Le programme mis au point par Nuihau Laurey, qui promet une sobriété certaine dans les dépenses publiques, n’est-il pas perçu comme punitif par une population qui a souffert des conséquences de la crise sanitaire et économique ? Certes, A Here ia Porinetia souhaite une « maîtrise » des dépenses publiques, mais pas partout, explique Nicole Sanquer qui parle plutôt de réorientation des crédits.
L’un des motifs d’espoir de A Here ia Porinetia, c’est le soutien rencontré à la proposition de faire de Nicole Sanquer la candidate à la présidence du Pays, dit Nicole Sanquer. « On peut dire que ça apporte de nouveaux soutiens. Il y a une solidarité féminine autour de la candidature d’une femme. »