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À l’hôpital d’Uturoa, les soignants « révoltés » par le manque d’effectifs

Dans un communiqué deux syndicats interpellent la population des Raromatai sur les difficultés de fonctionnement de leur hôpital. Le manque d’infirmiers, de techniciens de laboratoire et d’aides-soignants pèse selon eux sur la qualité des soins, voire même la sécurité des patients. Et la Direction de la santé « ne semble pas aujourd’hui prête à réagir ».

Après le Taaone, c’est Uturoa qui crie son ras-le-bol. Pas sur les mesures sanitaires ou les heures supplémentaires non payées, mais sur un hôpital jugé « en souffrance ». Une intersyndicale rassemblant la CSTP-FO et le syndicat des praticiens hospitaliers se dit « révoltée » par les « difficultés majeures de fonctionnement » qui sont dénoncées « depuis plusieurs années ». Plusieurs services fonctionneraient régulièrement « en mode dégradé » et, des urgences aux blocs opératoires, l’activité de soin est « mise en danger », pointe le communiqué. En cause : un manque d’effectifs chronique, qui aboutit à une « réduction du nombre de lits, des déprogrammations ou reports d’interventions, et une augmentation des transferts » vers Tahiti.

Recrutements limités

Le coup de gueule n’est pas neuf, mais la crise Covid a confirmé et accentué le problème. De départs à la retraite non remplacés en congés accumulés, en passant par les « arrêts maladie d’agents épuisés », la situation a même « largement empiré » depuis octobre dernier. Le gouvernement avait bien annoncé des recrutements par concours, ce qui avait fait baisser les tensions. Mais les agents ont eu la mauvaise surprise de constater que la Direction de la santé n’avait proposé « aucun poste pour les hôpitaux périphériques », mise à part des postes de médecins, que soit soit Uturoa, Taiohae ou Taravao. « Aujourd’hui, on est fatigués », explique Marie-Hélène Teriitaumihau, représentante du personnel CSTP-FO, pour qui c’est la qualité des soins et la sécurité des patients des Raromatai qui est en jeu :

« On n’arrive pas à se faire entendre« 

Rien qu’à Uturoa, ce seraient 9 postes d’infirmiers et 5 postes d’aides-soignants qui manqueraient, sans compter les postes de laboratoires. « Depuis deux ans, nous n’avons plus que une technicienne de laboratoire titulaire, et 4 en CDD, alors qu’il nous faudrait 9 postes pour subvenir aux besoins qui ont largement augmenté« , reprend la syndicaliste. L’équipe de médecins est un peu plus fournie, mais là encore, les congés et les arrêts de travail s’accumulent, et aucun remplacement n’est assuré. Plus question, donc, de s’adresser à la direction de l’hôpital, « qui nous entend » et qui « fait connaître ses besoins », affirment les représentants du personnel. Les élus ou le haut-commissaire ont été directement interpellés, notamment au moment du pic de la vague Delta l’année passée. Mais « c’est l’autorité de tutelle qui doit réagir », dit Marie-Hélène Teriitaumihau qui dénonce la « surdité » de la direction et du ministère de la Santé :

 

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