Après Hitiaa o te ra, quelques atolls des Tuamotu demandent aussi la « défusion ». Les élus des communes associées en ont « marre » d’être déconsidérés par le tavana de Makemo, Félix Tokoragi, et de ne pas voir leurs projets avancer.
Des élus de Makemo demandent la défusion de leur commune. Une demande qui devrait être officialisée lors du prochain conseil municipal de la commune, puisqu’un courrier a été adressé dans ce sens au tavana de l’île, Félix Tokoragi. Ana Flores et Tohitika Teremihi, respectivement tavana déléguée de Raroia et de Taenga, Ignace Helme-Estall, l’adjoint spécial de Takume, Manina Tetoka-Moevai, conseillère municipale de Makemo et le conseiller, Bruno Maetz-Faatoa, affirment qu’il n’en peuvent plus d’être « déconsidérés » par leur tavana et d’être « les oubliés » au profit de Makemo.
Le conseiller Bruno Maetz-Faatoa considère que la défusion va aider à mieux gérer les communes et surtout à mettre en place les projets : « on serait maître chez nous ».
Le tavana de Makemo, Félix Tokoragi, regrette que ce débat n’ait pas eu lieu lors du dernier conseil municipal : « lieu où la démocratie doit parler ». Il ne se démonte pas pour autant et encourage même les tavana « à aller jusqu’au bout » de leur démarche, tout en n’ignorant pas que la demande de la commune de Hitiaa o te ra n’a pour l’instant pas encore aboutie.
Le tavana, Félix Tokoragi, affirme avoir le soutien de nombreux élus au sein de son conseil municipal et notamment celui du conseiller municipal et ancien tavana de Makemo, Michel Yip, avec qui « les discussions sont bonnes ». Contacté, l’élu et ancien représentant affirme ne pas être étonné de cette situation conflictuelle. Selon lui, ces problèmes sont constants à chaque fois que le tavana est issu de Makemo. « Si tu gères ta commune comme un bon père de famille, tu n’auras pas de problèmes, mais si tu la gères en pensant qu’à toi, tu vas au devant des problèmes », affirme l’élu.
Tous les élus et même le tavana, Félix Tokoragi, s’accordent à dire que ce n’est pas la première fois qu’une défusion est demandée par ces atolls. Dans les années 80 déjà, les communes associées de Raroia, Takume et Katiu l’avaient aussi évoqué.