Un homme de 54 ans, au casier judiciaire vierge, a été présenté lundi en comparution immédiate pour treize cambriolages commis à Moorea depuis la fin 2017. Avec la circonstance particulièrement insolite que le voleur échangeait les sous-vêtements de ses victimes, d’une habitation visitée à l’autre…
Une affaire de cambriolage très singulière a été examinée lundi après-midi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Papeete. Un prévenu de 54 ans a été présenté à la barre, sous escorte de gendarmerie, pour une série de treize cambriolages commis à Moorea depuis la fin 2017. Célibataire, sans enfant et sans emploi, le quinquagénaire qui ne sait ni lire, ni écrire, vit dans « une cabane sur le terrain d’un particulier » et présente un casier parfaitement vierge.
Un détail a pourtant conduit les autorités à demander une expertise psychiatrique du prévenu. Le président du tribunal a expliqué que s’il dérobait principalement des effets personnels -des vêtements, du parfum et même des lunettes-, le quinquagénaire avait la particularité de voler des sous-vêtements qu’il redéposait ensuite dans les autres habitations qu’il cambriolait !
Impossible hélas d’en savoir davantage. Lundi, l’expertise psychiatrique en question n’était toujours pas arrivée au tribunal. L’affaire a donc été renvoyée au 21 janvier prochain. Dans l’intervalle, le prévenu lui-même a demandé à retourner en prison. La procureure ne s’y est pas opposée, estimant que l’état physique du quinquagénaire s’était « amélioré » depuis son arrestation et son bref séjour à Nuutania.
Décrit comme « socialement isolé » et « sans garantie de réinsertion » par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), le quinquagénaire n’a en effet aucune source de revenus. Le Spip a d’ailleurs recommandé à terme un « accompagnement et un suivi » estimant que dans son cas « la prison n’était pas la solution ».