Te mana o te moana a dressé jeudi le bilan de son projet Mana Honu, destiné à lutter contre la pollution plastique. Après un an de sensibilisation et d’opérations de nettoyage, l’association, connue pour son travail de préservation des tortues marines à Moorea, a constaté que beaucoup d’acteurs, publics comme privés, sont prêts à s’engager. Mais manquent parfois d’accompagnement.
« Mana Honu », la tortue sage. C’est le nom de l’opération lancée en février dernier par Te mana o te moana, association spécialisée dans la préservation de la faune marine. Avec ce projet elle a fait le pont vers un autre combat : la lutte contre la prolifération du plastique, consommé à terre, mais qui pollue toujours davantage l’océan et les lagons.
Affichages, partenariats, opérations de terrains, ramassages… Depuis février, avec l’aide de plusieurs autres collectifs de Moorea et de la mairie, plus de 5000 personnes, résidents ou touristes de l’île-sœur, ont participé à des actions ou ont été sensibilisés. Mais surtout, le projet a créé une dynamique auprès des commerçants et des établissements hôteliers, explique Hélène Duran, collaboratrice de l’association.
Les retours sur la propreté de l’île, déjà positifs, motivent les organisateurs à prolonger certaines actions et lancer de nouvelles initiatives. L’idée : faire de Moorea une « vitrine de ce qu’il est possible de faire pour freiner les dégâts liés au plastique ». Pas besoin de chercher très loin les motivations : l’association rappelle que le centre de soin des tortues marines, qu’elle gère à Moorea, reçoit fréquemment des animaux blessés, affaiblis, voire condamnés par des résidus de plastique.
Les commerçants volontaires parfois en mal de fournisseurs
Parmi les déchets retrouvés dans le ventre des tortues ou sur le littoral, des emballages, bâtons de sucettes, pailles, couches et autres produits d’hygiène… Ou des résidus de filets de pêche en nylon, particulièrement dangereux pour les animaux marins. Te mana o te moana le sait : l’action publique doit aussi prendre le relais. Un projet de loi à l’étude propose ainsi l’interdiction des sacs plastiques non réutilisables d’ici l’année prochaine. Et les élus ont lancé des « réflexions » sur l’interdiction d’autres objets plastiques à usage unique, comme les emballages. Une bonne chose, assure Hélène Duran, à condition d’aider les commerçants à trouver des alternatives.
Beaucoup d’entreprises volontaires ont ainsi connu des ruptures d’approvisionnement en sac ou emballages responsables ces derniers mois. La problématique devrait bientôt être débattue à l’assemblée de la Polynésie.