Une « panne inédite » provoquant une « pagaille » et des « retards significatifs » au départ en pleine période de pointe estivale: le deuxième aéroport français, Paris-Orly, était perturbé jeudi par un dysfonctionnement du système de traitement des bagages. Les précisions de notre partenaire Outremers 360°.
Les causes de cette panne, constatée à l’ouverture de la plateforme avant l’aube, n’étaient toujours pas identifiées en début début d’après-midi, selon une source aéroportuaire.
Estimant qu' »environ 10.000 passagers » voyageant sur 40 vols étaient affectés, le gestionnaire de l’aéroport, le Groupe ADP, a évoqué une « panne inédite » et assuré que des équipes techniques étaient à pied d’oeuvre.
« Panne en cours dans le système de traitement des bagages d’Orly 4 », a expliqué ADP dans un message sur Twitter rebaptisé X, en précisant que les autres terminaux d’Orly, la deuxième plateforme aéroportuaire française, n’étaient pas concernés.
Le Terminal 4 accueille des compagnies desservant l’outre-mer ou l’étranger, en particulier le Maghreb. De « tous les vols qui partent du T4 depuis ce matin, beaucoup ont du retard, des retards significatifs, une heure voire plus », a expliqué la source aéroportuaire. « Les bagages ne sont pas tous traités aussi vite qu’ils devraient l’être car ils sont traités à la main pour l’immense majorité », a-t-elle ajouté. Conséquence: « énormément de bagages sont stockés, avec des passagers qui partent mais pas les bagages ». « Ça crée beaucoup de pagaille parce qu’il y a beaucoup de voyageurs qui se retrouvent à l’aéroport, il y a beaucoup de monde, un peu de congestion mais aucun trouble à l’ordre public », selon cette source aéroportuaire.
« Situation critique »
Des avions d’Air Caraïbes et French Bee ont en effet dû décoller jeudi sans bagages en soute, a indiqué pour sa part à l’AFP le dirigeant de ces compagnies, évoquant une « situation critique ». Cette panne, qui intervient « en période de pointe » estivale, « crée beaucoup de désordre », a déploré Marc Rochet dans un entretien avec l’AFP, évaluant à « entre une heure et trois heures » les retards au décollage pour ses avions.
Concernant les bagages restés à Orly, « on va être obligés de les réacheminer dans les 24 heures, et d’ores et déjà, on s’en excuse auprès de nos clients », a ajouté M. Rochet.
« On n’avait pas d’autre possibilité, sinon on bloquait complètement le système », a-t-il justifié.
Même si toutes les équipes disponibles sont mobilisées pour adapter le dispositif et minimiser les perturbations, « ce n’est pas la panne d’un tapis bagage qui doit bloquer un aéroport français de l’importance d’Orly », a déploré le dirigeant d’entreprise.
Selon ADP, qui a aussi présenté ses excuses pour la gêne occasionnée aux voyageurs, « des solutions palliatives ont été mises en place en collaboration avec les compagnies et les assistants à l’exemple du report de vols sur Orly 1, 2 et 3 ». « Certains vols pourront aussi être transférés sur l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle » au nord de la capitale, selon le gestionnaire, tandis que la source aéroportuaire a concédé que l’horaire de « retour à la normale (était) inconnu à l’heure actuelle ».
Cet incident a éclaté alors que l’été dans les aéroports parisiens avait mieux démarré qu’en 2022, avec des opérations globalement fluides.
Le 1er juillet de l’année dernière, une grève des salariés d’ADP à Paris-Charles-de-Gaulle avait engendré trois heures d’arrêt sur les trieurs à bagages dont le groupe a la responsabilité et qui gèrent quelque 220.000 bagages tous les jours.
Selon le ministre français délégué aux Transports, Clément Beaune, un total de 35.000 bagages se sont retrouvés « égarés » à l’occasion de cette grève.
Il y a 15 jours, M. Beaune s’était rendu à Orly avec sa collègue chargée du Tourisme Olivia Grégoire pour présenter une série d’engagements en vue d’améliorer la qualité de service dans les aéroports français, en particulier en vue des Jeux olympiques de Paris l’année prochaine.