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A Paris, l’étrange visite tahitienne d’Anne Hidalgo fait bondir l’opposition

Lors de l'inauguration de Paris-Plage 2024. ©Presidence

Déjà présente en Afrique au début du mois, la maire de Paris Anne Hidalgo est de nouveau en déplacement, cette fois-ci dans le Pacifique. Après la Nouvelle-Calédonie, l’élue socialiste s’est rendue au fenua avant de prendre des vacances. Des déplacements à répétition, vingt en trois ans selon le principal groupe d’opposition municipale, qui créent la polémique.

Depuis le 16 octobre, le fauteuil de la maire de Paris est vide au conseil municipal de la capitale. Il devrait le rester jusqu’au 6 novembre, puisque l’élue est actuellement en vacances, après avoir visité la Nouvelle-Calédonie et le fenua. Des voyages, pour raisons « officielles » selon son entourage, mais qui interpellent puisqu’aucune communication n’a été faite à ce sujet de la part de la mairie de Paris, ni sur le programme, ni sur le nombre de personnes concernées par ce déplacement.

La polémique s’est enflammée après la parution d’un article dans le Canard Enchaîné, lequel expliquait notamment que la mairie et la préfecture de Paris étaient dans l’impossibilité de valider un plan de circulation destinée à l’organisation des Jeux olympiques, en raison de l’absence de l’édile.

Demande de transparence

Non sans sarcasme, le groupe d’opposition Changer Paris (Républicains et centristes), présidé par l’ancienne ministre Rachida Dati – notamment connue pour son sens de la formule -, a comparé les déplacements de la maire à une tournée musicale. Rien qu’en 2023, on compte deux déplacements en Ukraine, deux en Italie, et des passages en Belgique, Pologne, Islande, Arménie, aux États-Unis, au Bénin et donc dans le Pacifique. Depuis 2020, une vingtaine de voyages sont ainsi recensés par la droite parisienne, qui estime à 51 tonnes le CO2 émis lors de ces trajets. « Anne Hidalgo pourrait expliquer comment elle fait pour avoir un tel bilan carbone tout en donnant des leçons d’écologie sans le moindre scrupule », ironise le groupe d’opposition sur X, en référence aux nombreuses prises de positions écologistes de la candidate malheureuse aux dernières présidentielles.

Le groupe a rendu cette protestation officielle en rédigeant une question écrite à la mairie de Paris. « Considérant qu’il n’est en l’état pas possible, s’agissant de l’étape en Polynésie française, de déterminer la nature précise – privée ou professionnelle – de ce voyage, considérant le financement public de se déplacement, les élus du groupe Changer Paris demandent à la maire de bien vouloir préciser les buts et le programme de ce voyage, […] communiquer la composition précise de la délégation, […] indiquer le coût global de ce voyage et ce qui relève de la partie publique ou privée », écrit notamment le texte qui demande aussi à ce que « l’ensemble des déplacements » de la maire soit rendus publics. Des interrogations soulevées par de nombreux administrés parisiens sur les réseaux sociaux, dont certains sont très actifs dans le mouvement #SaccageParis, qui fustige régulièrement la politique menée par Anne Hidalgo.

De son côté, l’entourage de la maire regrette « une polémique déplorable » au micro de BFMTV et a évoqué « une visite officielle » auprès de l’AFP, notamment pour visiter le site olympique de Teahupoo, où la polémique gronde aussi. Réponse démentie par les services pays cités par l’AFP. Concernant les congés pris par l’élue après ces visites, « cela relève de sa vie privée », répond son entourage à BFMTV.