Anthony Jamet est maire de Taiarapu-Est depuis 2014. En tant qu’ ancien chef de corps des pompiers de Papeete, des situations de crise, il en a connu. Mais comme celle provoquée par le covid-19, jamais. Il compte faire tout son possible pour préserver ses administrés, dit-il, jusqu’à se montrer favorable à un couvre-feu. Une idée qui commence à faire son chemin dans la tête de beaucoup de dirigeants.
Maire de Taiarapu-Est depuis 2014, « mais membre du conseil municipal depuis quatre mandats », Anthony Jamet partage avec son homologue de Papara, Gaston Tunoa, un passé de chef de corps des pompiers. Fonctions qu’il a exercées à Papeete. Des crises et des situations critiques, il en a connu, mais celle que vit actuellement la Polynésie est la plus grave qu’il ait eu à gérer.
Il a déclenché le plan communal de sauvegarde qui va de pair avec le plan Orsec, mis en œuvre lui, par le Haut-commissariat. Dans le plan communal de sauvegarde il y a un dispositif qui définit les moyens à mettre en place pour lutter contre cette contagion. Concernant le personnel de la mairie, certains de ceux qui travaillent au sein de services « non essentiels » en cette période ont été renvoyés chez eux afin qu’ils y restent confinés comme le reste de la population.
« C’est une guerre »
A contrario, ceux qui font partie des services essentiels à la bonne marche d’une commune en temps de crise, sont eux, mobilisés. À savoir, les pompiers qui en cas de contamination d’une personne l’achemineront vers le centre hospitalier, et aussi la police municipale. Celle-ci dans un premier temps pour communiquer sur les mesures de confinement dans les quartiers, faire de la prévention puis, dans un deuxième temps, faire appliquer ces mesures. Répression.
Outre les services qui assurent la sécurité de ses administrés, d’autres comme le ramassage des ordures et la maintenance du réseau d’eau sont essentiels au bien-être des habitants de Taiarapu-Est.
Chaque matin, depuis le début de la pandémie et le déclenchement du plan de confinement en Polynésie, une réunion de crise se tient à la mairie. Cadres et personnels de terrain font remonter à Anthony Jamet les doléances de la population et ses interrogations. Et celles-ci sont diverses. Elles vont de comment se procurer une attestation pour circuler, à comment toucher les aides promises par le Pays pour ceux qui ont perdu leur emploi.
« S’il faut recourir au couvre-feu, je suis assez partisan. »
De plus en plus, on entend que pour que le confinement soit vraiment efficace et un réel succès, il faut passer au stade suivant, au confinement total. Une éventualité qui devient de plus en plus abordée et envisagée par le gouvernement central et par le Pays. Et aussi par Antony Jamet qui partage cet avis. « À un moment donné, si cela se passe mal, recourir à un couvre-feu, je suis assez partisan. »
En cas de confinement total peut-on imaginer un camion qui passerait dans les quartiers pour distribuer des denrées alimentaires de première nécessité aux personnes cloîtrées chez elles ? Pour Anthony Jamet, « À tout nouveau dispositif, on doit en analyser les conséquences et comment y parer. »
Pour le maire, il est essentiel « à partir du moment où vous établissez une chaîne de contacts, de bien analyser la situation…. » et il compte bien s’appuyer sur son passé de soldat du feu pour cela.