Fraîchement créé, le collectif Mata ara o Teahupoo demande aux autorités l’accès à des informations détaillées sur le projet entourant l’accueil de l’épreuve de surf lors des Jeux olympiques de Paris, en 2024. Si ses membres sont « partants pour les JO », ils craignent une dégradation au long terme du village de la presqu’île, et demandent à être mieux impliqués dans la préparation.
Route à deux voies, village olympique avec restaurant et salle de sport, héliport, pont pour voitures, remblais, enrochement du littoral au PKO avec « plage suspendue », parkings, pontons, gradins, tribune et zone de mouillage… Complétée de réunions officielles en « discussions informelles », la liste des équipements prévus pour accueillir l’épreuve de surf des JO 2024 fait visiblement frémir certains habitants de Teahupo’o. Une dizaine d’entre eux, regroupés en collectif, cherchent à faire bloc face aux autorités pour en savoir plus. Aimatarii Levy, une des porte-parole Mata ara o Teahupoo, brandit un « sondage » réalisé avec l’association environnementale Vai Ara o Teahupoo il y a quelques mois. D’après ces données, les locaux, s’ils ne sont pas opposés à cet événement exceptionnel, sont « très mal informés » sur l’organisation.
La revendication première est simple : pourvoir accéder au « dossier technique détaillé » qui serait aujourd’hui gardé « confidentiel » par le Pays. Plusieurs réunions avec la mairie et une grande réunion publique ont pourtant eu lieu en août, en présence de responsables de l’administration et de membres du gouvernement. Mais les cartes Google Maps « commentées en direct », les commentaires « un peu flous » et les parcelles « délimitées à la main » ont laissé certains citoyens sur leur faim. Si le collectif veut en savoir davantage rapidement, c’est parce que « les craintes sont fortes » de perdre « la quiétude et la qualité du paysage » du PKO. « On ne veut pas s’opposer à tout prix, mais on veut être au courant, et être impliqués dans le projet », insiste Aimatarii.
Le lancement du collectif a semble-t-il déjà fait réagir : une réunion a été convoquée dès ce vendredi à la mairie de Taiarapu-Ouest en présence de membres du gouvernement.
Le processus de consultation ne fait que commencer, rappelle le Pays
Dans un communiqué, l’exécutif a rappelé les nombreuses étapes de consultation qui ont rythmé le projet Teahupo’o 2024. « Le conseil municipal de Taiarapu-Ouest a été un acteur principal du comité de pilotage du dossier et inclu dans tous les échanges à ce sujet jusqu’à la validation finale du président sur le dossier » rappelle-t-il dans un communiqué. Il s’agissait alors de prouver la faisabilité de l’organisation de l’épreuve de surf à la presqu’île. L’exécutif précise en outre que « la proposition technique telle que présentée n’a jamais été gravée dans le marbre. Au contraire, tout projet structurant est à retravailler et à valider entre Paris 2024, le Pays, la commune et la population ». Le gouvernement a effectué plusieurs déplacement à Teahupo’o en août auxquels ont assisté l’association Vai Ara o Teahupoo puis, le 20 août, près de 200 habitants. Si les éléments techniques n’ont alors pas été détaillés, c’est que « les pré-programmes des projets d’aménagements ne sont pas aboutis ni validés », que seules deux études (topographie et passerelle piétonne) ont été lancées. Enfin, trois commissions de travail Pays-commune sont actives avec la nouvelle équipe municipale de Taiarapu-Ouest. « Depuis cette semaine une permanence sera effectuée tous les mardi et jeudi », promet enfin le gouvernement, confirmant une rencontre avec le collectif Mata Ara ia Teahupoo ce vendredi. |