Tribune A Ti’A Porinetia Cédric VALAX 2013-04-02 02 Avr 2013 Cédric VALAX Armelle Merceron © DR Océanisation des cadres: Accélérer l’accession des jeunes Polynésiens à des postes de responsabilité Par Armelle Merceron Le mouvement naturel de remplacement des cadres et techniciens supérieurs est trop lent pour permettre aux jeunes Polynésiens diplômés de retour au Pays d’accéder rapidement à des responsabilités. Pourtant, ils méritent de voir leurs efforts et leur attachement à la Polynésie récompensés, et notre Pays de besoin de leurs compétences. Armelle Merceron © DR Le développement d’un pays se mesure entre autres à la capacité de sa population à prendre les commandes de son administration et de son économie. Chaque année, les jeunes Polynésiens sont de plus en plus nombreux à « rentrer au Pays » avec des diplômes et des qualifications techniques de haut niveau. Mais dans bien des domaines des postes qualifiés sont occupés par des non-résidents. Il en est ainsi dans l’enseignement secondaire où plus de 1000 postes sont pris par des « expatriés ». Il en est de même pour les professions médicales, cadres de santé, ingénieurs, cadres administratifs, encadrement supérieur de l’hôtellerie et du commerce, bureaux d’ingénierie et d’architecture, cabinets de consultants, sociétés d’informatique, audio visuel privé, médias, organismes de formation privés, grandes entreprises à capitaux extérieurs… Un gâchis humain et économique Des incitations à une formation poussée ont été mis en place (université, bourses du supérieur, bourses majorées…), mais il n’existe pas de politique méthodique et dans la durée pour accélérer le mouvement. Pas non plus d’orientation vers des études ou des spécialités en fonction des besoins de notre administration ou de notre économie, pas de planification, pas de préparation des retours. Or le marché de ce type d’emplois est étroit. Il importe donc d’agir énergiquement pour adapter l’offre à la demande en fonction des départs à la retraite et des créations d’emplois créés prévisibles. De même la promotion professionnelle n’est pas réellement organisée, sauf dans certains secteurs (banques par exemple) De sorte que beaucoup de jeunes Polynésiens diplômés ne trouvent pas d’emplois chez eux à la hauteur de leurs compétences et de leurs ambitions. En conséquence, ils doivent soit s’expatrier pour s’insérer professionnellement hors du territoire (Métropole, Nouvelle-Calédonie, ou ailleurs) soit accepter des emplois sous qualifiés chez eux. La crise économique et la perte de confiance dans l’avenir ajoutent leurs effets par l’absence d’offre de nouveaux emplois. Un nombre important de jeunes diplômés est au chômage. C’est aujourd’hui une situation douloureuse, un gâchis humain, en plus du gâchis économique de ne pas voir ces compétences mises au service de notre développement. Un principe politique Comment mener une politique active pour permettre aux Polynésiens d’accéder à des postes à responsabilité? D’abord poser comme principe qu’à compétences égales, la priorité doit être donnée à un Polynésien. Au besoin en lui organisant un parcours de formation complémentaire ou d’expérience, de manière à préparer sa future prise de responsabilités. Cette politique de promotion des jeunes Polynésiens doit s’inscrire dans la durée et de manière permanente, et elle doit concerner aussi bien le secteur public que le secteur privé. Elle doit devenir une préoccupation commune à tous les ministères. Un observatoire de l’encadrement Ensuite, au service de cette politique, il conviendra de mettre en place un observatoire permanent chargé de suivre les postes existants (planifier les remplacements), et d’anticiper le développement des activités susceptibles de générer de nouveaux emplois de cadres. Cet observatoire aura ainsi la capacité d’informer régulièrement les étudiants et futurs étudiants sur les perspectives professionnelles, notamment lorsque l’offre est étroite. Il pourra aussi participer activement aux choix des formations offertes par l’Université et autres organismes locaux, ainsi qu’au développement de formations continues pour les salariés en cours d’emplois (UPF, CNAM, …), voire même inciter les employeurs et salariés à des parcours de promotion professionnelle. Cet observatoire pourra de plus assurer des missions qui ne sont actuellement prises en charge par aucun organisme, tel le suivi en temps réel des parcours des boursiers et du dispositif des bourses majorées, l’information des titulaires de bacs professionnels et technologiques sur les passerelles de mise à niveau qui leur permettent d’accéder à des « Brevets de techniciens supérieurs » (BTS)… Les projets ne manquent pas, dans le programme de A Ti’a Porinetia, pour favoriser l’accès de nos jeunes futurs diplômés aux postes de responsabilité qu’ils auront mérité de se voir confier. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)