Tribune

A Ti’a Porinetia: l’heure du choix

Nous y voilà. Dimanche, les Polynésiens choisiront la liste qui, pour les 5 ans à venir, présidera aux destinées de notre Pays. Plus que l’élection d’un homme ou d’une équipe c’est un choix d’avenir : celui de la société dans laquelle nous souhaitons voir grandir nos enfants.

Au premier tour, les électeurs ont clairement rejeté l’idée d’indépendance : ils ont voté pour une Polynésie autonome au sein de la République française.

QUELLE AUTONOMIE POUR DEMAIN ?

Oui à l’autonomie, mais laquelle ?

Voulons-nous revenir à une autonomie où tous les pouvoirs seraient confisqués au bénéfice d’un seul homme ?

Non ! Nous voulons le retour à une vraie démocratie, où les maires, les communautés de communes, l’administration, l’assemblée, la société civile assument pleinement leurs responsabilités, où la décision est prise au niveau le plus efficace et dans l’intérêt des citoyens.

Voulons-nous une autonomie interventionniste, des règlementations si contraignantes qu’elles gênent l’initiative et pénalisent notre économie ?

Non ! Les pouvoirs publics  doivent accompagner et non vouloir faire le développement. Nous souhaitons des règles simples, efficaces et équitables, qui respectent la liberté d’entreprendre et une administration recentrée sur ses missions de base.

Croyons-nous encore à une autonomie où le moteur de la croissance reste la distribution d’argent public ? Souhaitons-nous continuer un système clientéliste où il faut faire allégeance pour de petits boulots éphémères, sans qualification ni formation, ou pour des commandes publiques ?

Non ! Nous pensons qu’il est plus généreux d’offrir à chacun la capacité et l’opportunité de pêcher lui-même ses poissons que de le rendre éternellement dépendant. Nous voulons des jeunes formés, qui ont envie et sont capables de gagner leur vie avec dignité ; nous voulons des entreprises dynamiques, soulagées des charges qui pèsent sur l’emploi.Nous voulons un vrai développement autonome, équilibré, assis nos ressources propres, au premier rang desquelles le potentiel des femmes et des hommes de notre Pays.

Souhaitons-nous conserver une autonomie tahitienne, centralisée et hégémonique ? Souhaitons-nous maintenir cette Polynésie à deux vitesses ?

Non ! Nous voulons un rééquilibrage économique, politique et démographique du territoire, valorisant les capacités et les spécificités de chacune de nos îles avec un accompagnement inscrit dans un cadre cohérent de développement à long terme.

Souhaitons-nous commenter chaque année avec regrets les statistiques touristiques en se promettant que l’année prochaine, avec un peu plus de promotion,cela devrait s’arranger ? Faut-il continuer comme avant ?

Non ! Le tourisme ne se résume pas à des chambres d’hôtels ou à des places dans les avions : il faut exploiter nos atouts.Structurons notre accueil et faisons de notre tourisme une industrie complète. Valorisons et entretenons nos patrimoines naturel et culturel, soutenons tous ceux qui œuvrent au rayonnement de notre culture. Formons nos jeunes à tous ces métiers et encourageons tous les Polynésiens à ouvrir leurs cœurs et leur culture aux visiteurs, à partager avec eux ce dont ils sont le plus fiers : leur pays !

Voulons-nous continuer àdilapider l’argent public en bétonnant nos paysages,  juste pour maintenir des emplois ? Voulons-nous continuer d’investir dans des projets démesurés? Voulons-nous céder nos lagons et nos terres à des entreprises étrangères prédatrices pour qu’elles puissent venir piller nos richesses ?

Non ! Nous souhaitons inscrire notre programme d’investissements publics dans un schéma global de développement pour des équipements adaptés, proportionnés aux besoins, dans le respect de notre environnement et du bien-être des populations. Nous voulons investir en priorité dans notre jeunesse, la création d’emplois durables et la construction de logements pour les plus démunis. Nous voulons donner aux Polynésiens les moyens d’exploiter et de valoriser eux-mêmes et durablement les ressources de notre Fenua. C’est possible : ne laissons pas passer cette opportunité.

Oui, il y a deux autonomies : celle du taparu et celle du ti’ara’a.

Dimanche, Polynésiens, ne nous trompons pas : levons-nous, choisissons d’être debout !

POUR UNE POLYNÉSIE DEBOUT

Au premier tour, comme A Ti’a Porinetia, 45 000 électeurs, se sont levés et ont dit non à l’indépendance et non aux anciennes pratiques autonomistes. Cette révolution est encore possible : A Ti’a Porinetia continuera, au second tour, de porter les voix de celles et ceux qui refusent l’indépendance mais ne veulent plus d’un système autonomiste inadapté aux enjeux de la Polynésie de demain.

A Ti’a Porinetia, c’est une équipe prête,conduite par un leader expérimenté. Une équipe rassemblée autour des mêmes valeurs d’intégrité, de dignité, de respect, d’effort et d’équité. Une équipe qui n’est pas soumise à l’omnipotence de son chef ni menacée d’instabilité par les querelles de succession.  Une équipe solide et intègre, qui se tient debout et regarde devant.

Dimanche, disons non à l’indépendance et non à l’autonomie du clientélisme et des affaires. Bâtissons ensemble une autonomie où nous nous sentons libres, une autonomie qui nous ressemble et qui nous rassemble autour d’un même projet : une Polynésie équitable, entreprenante et autonome, dans la République.

Dimanche 5 mai, osons nous lever, osons l’avenir !

A Ti’a Porinetia !

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1 Commentaire

  1. 1 mai 2013 à 2h17 — Répondre

    Le 5 mai, est-il possible de ne pas voter A Ti'A Porinetia? Un nouveau capitaine, Teva Rohfritsch, se montre capable de monter sur le pont du navire en détresse. Accordons lui notre confiance. Pour mettre fin à tout cet assemblage foireux qui anime depuis trop longtemps la vie politique de notre Pays.

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