ACTUS LOCALESCOMMUNESCULTURE

À Vaitupa, sans solution de rechange, les forains se sentent ignorés par les autorités

La fête foraine de Vaitupa à Faa’a est annulée cette année en raison des élections législatives prévues les 29 juin et 6 juillet. Un coup dur pour les 80 exposants qui devaient y participer et qui se retrouvent sans alternative rentable. Stéphane Philiponneau, président de l’association des forains, exprime son désarroi face à l’absence de soutien et de solutions proposées par les autorités.

La fête foraine de Vaitupa, rendez-vous annuel emblématique de Faa’a depuis 18 ans, ne se tiendra pas cette année. Après avoir déjà reporté l’ouverture des festivités en raison des élections européennes  – Vaitupa est le site om sont rassemblés les bureaux de vote de Faa’a – les forains se sont résignés à les annuler après l’annonce des élections législatives les 29 juin et 6 juillet prochains. Un coup dur pour les 80 exposants qui devaient participer. Stéphane Philiponneau, président de l’association des forains de Vaitupa, exprime son désarroi face à cette situation. « Il n’y a pas de solutions, le territoire manque de terrains, personne n’est capable de nous accueillir et on n’a pas de plan B », explique-t-il. Pour les membres de l’association, monter les infrastructures nécessaires après le 7 juillet est impossible puisque cela entraînerait une ouverture fin juillet, trop tard pour être rentable. « Ça coûte très très cher. Monter des baraques foraines, faire venir des grues, payer le personnel… on ne rentrerait pas dans nos frais », ajoute-t-il. Les forains estiment que la perte financière s’élève à plusieurs centaines de millions de francs et déplorent le manque de soutien des autorités publiques. « On est là pour amuser la galerie quand tout va bien et quand ça ne va pas, débrouillez-vous. »

Depuis l’annonce de cette annulation, certains ont proposé de déplacer les bureaux de vote dans les écoles de la commune, comme cela se faisait auparavant.  Cette idée n’a  toutefois pas été évoquée par les autorités locales. Stéphane Philiponneau critique ce manque d’initiative de la part des décideurs : « Ce n’est pas à moi de dire à Tavana ce qu’il a à faire, c’est à eux de réfléchir à ce qu’ils pourraient donner comme alternatives mais est-ce qu’ils ont vraiment envie de le faire ? Je ne pense pas. » À  l’entendre la situation met en exergue un certain manque de considération des pouvoirs publics envers les forains. Stephane Philiponneau dit se battre pour que la fête foraine soit reconnue au niveau culturel. « Au mois de juillet quand les gens des îles descendent à Tahiti, ils disent pas aux enfants on va au Heiva. Au mois de juillet, on va aux papio, on va aux manèges… il n’y a pas de juillet sans manèges, ça n’existe pas ! »

À noter enfin que cette annulation est encore plus difficile à accepter pour les forains qui venaient d’obtenir, vendredi – soit deux jours avant l’annulation – les autorisations d’occupation du terrain – après leurs tractations avec la municipalité. Autant dire que l’absence de propositions et le manque de soutien augmente leur frustration. Les forains espèrent toutefois que cette annulation suscitera une prise de conscience des autorités sur l’importance de cet événement pour la culture et l’économie locale.

Article précedent

Le haut-commissaire promu commandeur de l'ordre national du Mérite

Article suivant

Législatives : Tematai Le Gayic se prépare à "continuer le combat"

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

À Vaitupa, sans solution de rechange, les forains se sentent ignorés par les autorités