Le gouvernement a validé le choix de Zimex Aviation, sous-traitant d’Air Tahiti, pour assurer la desserte de Ua Pou et Ua Huka jusqu’en 2026. La fin d’un feuilleton de près de deux ans et le retour de Twin Otter sur ces liaisons inter-îles qui seront subventionnées par le Pays à hauteur de 285 millions de francs par an.
Cette attribution, révélée ce matin par Tahiti Infos, a été confirmée en Conseil des ministres quelques heures plus tard. Zimex, compagnie suisse spécialisée dans la petite aviation et dans les opérations aériennes « clé en main », est loin d’être une inconnue, au fenua comme aux Marquises. Entre 2017 et 2020 c’était déjà vers ses Twin Otter qu’Air Tetiaroa s’était tournée pour assurer les rotations vers le Brando. En février 2021, ses bimoteurs s’envolent vers le Terre des hommes pour effectuer la desserte de Ua Pou et Ua Huka pour le compte d’Air Tahiti, qui n’a plus les avions adaptés, mais toujours la responsabilité des lignes.
Décollage le 14 novembre
Pas pour longtemps : quelques mois plus tôt, en décembre 2020, et après plusieurs mois d’appel à concurrence, le Pays a choisi un autre acteur, Tahiti Air Charter, depuis devenu « Tac ». La compagnie du groupe Degage doit prendre le relais dès juillet 2021, prépare sa grille tarifaire, créée une marque dédiée – Enata – et surtout fait venir un avion spécialement construit pour cette desserte, un Cessna 208 Grand Caravan. Sauf que l’aviation civile d’État ne sera jamais convaincue par l’idée d’effectuer ces rotations avec un monomoteur. Ce n’est qu’en mars 2022, après des mois de combats et d’échanges infructueux avec l’administration, que Tac jette l’éponge. Aux Marquises, c’est un autre acteur, Tahiti Nui Helicopters qui assure l’intérim… Et qui restera aux manettes jusqu’au 14 novembre prochain.
Plus cher pour les passagers… Et pour le Pays
À cette date, ce sera donc Zimex, dont les services avaient déjà été proposés au Pays lors de l’appel d’offres de 2020, qui opérera la Délégation de service public, toujours pour le compte de Air Tahiti. La compagnie a prévu 6 fréquences hebdomadaires entre Nuku-Hiva et Ua Pou, 4 fréquences entre Nuku Hiva et Ua Huka, 4 autres entre Ua Huka et Ua Pou. Pour assurer cette exploitation, huit personnels, et un Twin otter de 15 à 17 sièges suivant les tronçons, qui sera basé à Ua pour « économiser sur les charges d’exploitation ».
Et elles sont visiblement bien plus lourdes que ce que proposaient la Tac et son monomoteur. Non seulement le tarif résident de 5500 francs hors taxes est revu à la hausse – 9000 francs par adulte et par aller simple vers ou depuis Nuku Hiva, toujours HT et 8000 entre Ua Huka et Ua Pou – mais la contribution du Pays a été revue à la hausse à 285 millions de francs par an. « L’activité de transport aérien interinsulaire en Polynésie française constitue une activité de service public précise le gouvernement. Ce secteur est un outil fondamental de développement économique indispensable au soutien des politiques de désenclavement et de revitalisation des archipels ainsi qu’à la politique de développement touristique ».