Trois enquêteurs de Nanterre sont actuellement en Polynésie française dans le cadre de l’enquête du parquet national financier sur les conditions d’attribution des Coupes du Monde de football 2018 et 2022. Plusieurs perquisitions ont été menées mercredi matin à Tahiti et l’ex-membre du comité exécutif de la Fifa, Reynald Temarii, a été placé en garde à vue par les enquêteurs dans la journée. Il en est ressorti mercredi soir.
C’était attendu, l’enquête préliminaire du parquet national financier de Paris sur les conditions d’attribution des Coupes du monde de football 2018 et 2022 a rebondi à Tahiti. Cette semaine, trois enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) sont arrivés en Polynésie française dans le cadre de cette affaire. Mercredi matin, les policiers de Nanterre ont mené plusieurs perquisitions à Tahiti. Dans la journée, ils ont également placé en garde à vue l’ancien ministre et directeur de la Fédération tahitienne de football, Reynald Temarii, dans les locaux de la Direction de la sécurité publique (DSP) à Papeete. Reynald Temarii est ressorti de son audition mercredi soir. Selon nos informations, plusieurs auditions de témoins sont également prévues dans les prochains jours à Tahiti.
Les 36,3 millions de Bin Hammam à Temarii dans le viseur
Comme annoncé par le quotidien Le Monde en avril dernier, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire en 2016 pour « corruption privée », « association de malfaiteurs », « trafic d’influence et recel de trafic d’influence » dans le cadre de l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. L’ancien président de la Fédération internationale de football association (Fifa), Joseph Blatter, a déjà été entendu par la juridiction à ce sujet. Le Monde annonçait en avril dernier que l’enquête devait maintenant se focaliser sur « les protagonistes français de l’affaire », parmi lesquels l’ancien membre du comité exécutif de la Fifa, Reynald Temarii.
Toujours selon nos informations, les enquêteurs de l’OCLCIFF cherchent à savoir dans quelles conditions Reynald Temarii a accepté 36,3 millions de Fcfp (305 000 euros) du Qatari et ancien président de la Confédération asiatique de football, Mohamed Bin Hammam, pour couvrir ses frais de justice devant la commission de discipline de la Fifa en 2010. Reynald Temarii a été suspendu 8 ans de toutes activités liées au football par la Fifa pour cette « infraction au code d’éthique ». L’intéressé a toujours affirmé ne jamais avoir accepté l’argent du Qatari en contrepartie de son vote pour l’attribution d’un mondial de football.