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Agression sexuelle sur sa nièce de 8 ans : deux ans ferme

Le tribunal a eu, ce jeudi, à se prononcer sur le cas d’Alain, 37 ans, accusé d’agression sexuelle incestueuse sur mineure et pour exhibition sexuelle. Le tribunal n’a pas fait cas des explications plus que douteuses de l’accusé, qui affirmait entendre des voix, et l’a condamné à deux ans de prison ferme.

Alain, 37 ans, entend des voix. Du moins, il l’affirme. Une voix de femme qui lui dit qu’elle est amoureuse de lui et qu’elle le veut. « Schizophrénie, qu’on appelle ça, et ça fait dix ans que ça dure » explique-t-il au juge. C’est l’axe de défense qu’il a choisi pour justifier ou du moins expliquer les gestes qu’il a eu envers sa nièce de 8 ans et aussi de sa manie de se balader nu dans la maison familiale, le sexe en érection et de se masturber en présence de ladite nièce et aussi d’une enfant de quatre ans. Même si pour ce dernier acte, lors de sa déposition, il a expliqué qu’il avait des mycoses, qu’il se grattait et qu’il s’est exposé par inadvertance.

Il lui est reproché d’avoir demandé à sa nièce de retirer son short et de lui avoir écarté ses cuisses violemment, « pour voir son sexe ». Ce ne serait pas la première fois, il aurait agi de la même façon deux ans plus tôt.  Mais cette fois, le 13 avril dernier, son neveu l’a surpris, et malgré les menaces d’Alain, a tout raconté à la mère de la petite qui a aussitôt prévenu la police.

Treize personnes dont sept enfants vivent dans la maison familiale, et parfois on surprenait Alain en train de se masturber dans le salon. Sa présence posait un réel problème et le reste de la famille demandait à ce qu’il quitte la maison.

« Il est immature et connait une disette sexuelle importante. »

« On ne te reproche pas de te masturber, mais de le faire devant des gens. Et d’autant plus devant des mineures » lui explique le juge. « J’entends des voix d’une femme qui me dit qu’elle est amoureuse de moi et qui dit qu’elle me veut. Schizophrénie qu’on appelle ça et ça fait dix ans que ça dure » lui explique-t-il.

Des explications contredites par un rapport psychiatrique qui indique qu’il  n’est pas schizophrène mais qu’il est immature et connait une disette sexuelle importante. Pour autant le rapport estime qu’il n’y a pas  d’éléments de perversité tendance pédophile et que le risque de récidive est moyen.

« Tu en penses quoi ? » l’interroge le juge. « J’en pense que je fume trop de paka et que je bois trop » répond Alain. « Tu t’es mis à la place de ta nièce ? Qu’est ce qu’elle ressent d’après toi ? » « De la tristesse… ? » avance Alain.

Il montre son vrai visage

Un assesseur lui demande alors ce qu’il se serait passé pour sa nièce si son neveu n’était pas intervenu. « Rien » assure-t-il. L’assesseur, visiblement pas convaincu par sa réponse, insiste plusieurs fois. Et si Alain s’était montré jusqu’à présent plutôt humble, tête baissée à la barre, il s’énerve : « je n’ai plus rien à dire. Les débats sont finis ». Son vrai visage transparaît alors dans sa réaction. Celui d’un homme qui menaçait sa nièce de huit ans, lorsqu’il lui prodiguait des attouchements, afin qu’elle ne dise rien. Ce qu’il a avoué à demi-mot lorsque, interrogé par l’avocat de l’enfant, il a reconnu que sa nièce avait « peut-être peur de moi. »

« C’est poignant et cela fait froid dans le dos. »

Pour l’avocate, si « on a vu plus grave comme cas au tribunal, la petite a été marquée. Il lui a brutalement écarté les cuisses et touché le sexe, heureusement que son neveu est arrivé. Vous noterez que dans un premier temps, il a juste dit qu’il avait regardé son sexe. Il est revenu sur ses déclarations, pareil pour son exhibition (…) « par hasard ». Il a fini par avouer qu’il se masturbait. »

Et de lire des extraits du rapport psychiatrique qu’un expert a fait sur l’enfant, indiquant que la petite éprouve de la peur, de l’anxiété, de la honte, de la colère, de la culpabilité, et des sentiments invalidants. En conclusion le rapport affirme qu’il faut lui apporter des soins appropriés et un suivi spécialisé.  « C’est poignant et cela fait froid dans le dos. Je demande que le prévenu ne s’approche plus de cette jeune fille », conclut la défense.

Deux ans de prison ferme

Pour la procureure, « si sa culpabilité ne pose pas de question, sa responsabilité si. Il dit qu’il est schizophrène mais le psychiatre indique qu’il n’y aucun élément qui permet d’affirmer cela. De plus, c’est un diagnostic qui nécessite une hospitalisation en psychiatrie et on a aucune trace de cela. Il n’y a que lui qui affirme entendre des voix. » Pour elle, « il est conscient des actes qu’il a commis, la preuve c’est qu’il a menacé son neveu de le frapper s’il parle. » Et de conclure, « il n’est pas fou mais dangereux. » Elle réclame à son encontre deux ans de prison ferme avec son maintien en détention, un suivi socio-judiciaire et son inscription au fichier des délinquants sexuels.

Le tribunal a suivi les réquisitions de la procureure y ajoutant un dédommagement de 500 000 Fcfp pour la victime.

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