Paris (AFP) – Le trafic aérien devrait quasiment revenir à la normale mardi au 7e et dernier jour de la grève des hôtesses et stewards d’Air France, dont le coût devrait se chiffrer en « dizaines de millions d’euros », selon le PDG de la compagnie.
Les syndicats de personnel navigants commerciaux (PNC) qui avaient appelé à la grève doivent décider d’ici la fin de la semaine de la suite à donner à leur mouvement et n’excluent pas de déposer un nouveau préavis de grève, ont-ils indiqué lundi à l’AFP, estimant que « la direction a fait le choix de la rupture du dialogue social ».
Mardi, la compagnie aérienne compte notamment faire voler 100% de ses vols long-courriers, sans limitation de capacité et près de 90% de ses vols intérieurs. 85% des vols moyen-courrier devraient également être maintenus de et vers Paris-CDG. Elle estime que le taux de personnels navigants commerciaux grévistes tombera à 25% contre 32% prévus pour lundi.
Lundi, une cinquantaine de vols ont été ou devaient être annulés au départ de Roissy et une autre cinquantaine à l’arrivée, tandis qu’à Orly, 21 vols étaient annulés à l’arrivée et 25 au départ, a indiqué à l’AFP une source aéroportuaire.
La grève des hôtesses et stewards d’Air France coûtera « des dizaines de millions d’euros » à l’entreprise, a affirmé lundi sur France Inter Frédéric Gagey, PDG de la compagnie aérienne, ajoutant que le trafic revenait « progressivement à la normale ».
« Ce mouvement a notamment comme impact de toucher négativement les résultats économiques » de la compagnie, a ajouté le PDG, en confirmant cependant que l’entreprise « devrait rester avec un résultat d’exploitation positif en 2016 ».
Le résultat d’exploitation du groupe Air France-KLM est passé dans le vert au premier semestre, à 218 millions d’euros contre une perte de 238 millions au premier semestre 2015.
– « La direction gaspille » –
« A un moment où les résultats s’améliorent, la direction les gaspille dans un conflit social avec les salariés qui ont déjà fait un effort porté à 20% des gains de productivité », a estimé pour sa part Christophe Pillet du SNPNC-FO, à l’origine de l’appel à la grève avec l’Unsa-PNC (46% de représentativité à eux deux, ndlr).
« Nous avons tout fait pour éviter un tel mouvement, encore plus dans cette période », a affirmé M. Gagey, assurant que « le dialogue n’est pas rompu » avec les syndicats.
« Il s’arrête pendant les mouvements parce que nous avons des choses beaucoup plus importantes à faire, d’abord de limiter l’impact sur le client. Ensuite, naturellement, le dialogue reprend », a-t-il ajouté, sans toutefois faire état de nouvelles propositions ou rendez-vous salarial avec les partenaires sociaux.
Le SNPNC-FO et l’UNSA-PNC pourraient reconduire leur mouvement la semaine prochaine, selon M. Pillet.
Ils protestent contre le renouvellement pour 17 mois de l’accord d’entreprise fixant leurs règles de travail, de rémunération et d’avancement, qui prendra fin le 31 octobre. Ils jugent cette durée insuffisante tout comme les mesures proposées par la direction concernant notamment la réduction de la composition des équipages.
« La grève doit s’arrêter demain, mardi. Nous réunirons nos instance d’ici la fin de la semaine pour décider de la suite à donner au mouvement », a précisé à l’AFP M. Pillet, en ajoutant que le dépôt d’un nouveau préavis n’était pas exclu.
Il a estimé entre « 210.000 et 280.000 » le nombre de passagers qui auront été touchés par la grève en une semaine (27 juillet-2 août) et à « 100 millions » le coût de la grève.
« La direction a fait le choix de la rupture du dialogue social. L’entreprise ne peut pas continuer à faire porter la responsabilité du conflit aux organisations syndicales alors que le grève a été suivie en moyenne par 50% de grévistes avec des pointes à 70% », a ajouté M. Pillet, parlant d’une « guerre des chiffres ».
Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a de son côté appelé la direction d’Air France « à renouer rapidement le fil des discussions », dans un communiqué.
© AFP/Archives KENZO TRIBOUILLARD
Air France: quasi-retour à la normale attendu mardi