ACTUS LOCALESJUSTICE Air Moorea : la thèse d’une erreur de pilotage « difficile à déterminer » Vaite Urarii Pambrun 2018-10-15 15 Oct 2018 Vaite Urarii Pambrun © Grégory Boissy Pour la reprise du procès Air Moorea, lundi, l’expert judiciaire près de la cour d’appel de Reims et consultant en transport aérien Hugues Arnould a été longuement entendu. Il considère que « la cause unique de ce crash est la rupture du câble », qu’il est « difficile de déterminer s’il y eu une erreur de pilotage » et qu’il était impossible de redresser l’avion à l’altitude à laquelle volait le pilote. C’est l’expert judiciaire près de la cour de Reims et consultant en transport aérien, Hugues Arnould, qui a ouvert le bal lundi pour la reprise du procès Air Moorea. Il a décrit, après l’écoute du CVR, l’enregistrement sonore vol, tout ce qui s’est passé lors du décollage jusqu’à l’impact. Il estime que lorsque le pilote, Michel Santurenne, a d’abord rentré les volets (avec pompe hydraulique) et qu’au moment du « juron », on entend un bruit de commande. L’expert judiciaire estime que ce bruit est « peut-être le bruit du manche qui devient libre avec une éventualité d’une rupture de câble ». L’expert judiciaire estime aussi que le pilote a mis les hélices au maximum pour pouvoir reprendre de l’altitude et que les moteurs ont fonctionné jusqu’à l’impact. Il n’y a donc pas eu de panne sèche. « On n’a pas le temps de redresser l’avion » Hugues Arnould estime qu’à 400 pieds, soit 90 mètres d’altitude, « on n’a pas le temps de redresser l’avion » qui est en chute, ou en phase descendante. Cela relèverait de « l’exploit ». Les pilotes font d’ailleurs des exercices de descente à 4 000 pieds, mais pas à 400 pieds. Selon lui, il faut au minimum être à 1 500 pieds « pour permettre à un pilote de récupérer l’avion ». « On a l’impression qu’il a remis pleins gaz » L’expert estime que le pilote a remis les pleins gaz. Contrairement à l’avis de certains témoins entendus depuis le début du procès, ce n’est pas la chute de l’avion qui a augmenté la rotation des hélices. Pour lui, c’est tout simplement « une action volontaire ». « Le pilote a tenté de faire quelque chose ». « Difficile de déterminer si c’est une erreur de pilotage » Pour Hugues Arnould, à l’écoute du CVR, il est difficile de déterminer s’il y a une erreur de pilotage. « Je ne vois pas d’éléments qui permettent de le dire ». Il ajoute que l’alarme de « décrochage se serait déclenchée » s’il y avait eu erreur de pilotage. Michel Santurenne est « carré, méticuleux » Le lecture des auditions des anciens collègues de travail du pilote a également été faîte à l’audience. L’un d’entre eux, aujourd’hui responsable de production à Air Finistère, estime que Michel Santurenne s’est beaucoup investi dans compagnie : « il était carré, méticuleux, tout était vérifié avant chaque vol, il posait souvent des questions aux mécanos ». Un autre de ses collègues, qui voulait venir travailler à Air Moorea, a déclaré que Michel Santurenne lui avait déconseillé de venir, car selon lui : « les mécanos n’étaient pas qualifiés, et que c’est le bordel ici à Air Moorea ». Vaea Ariipeu d’Air Moorea considérait le pilote comme « très droit au niveau de la sécurité de la compagnie ». L’ancien directeur de Air Moorea, Freddy Chanseau, a également reconnu les compétences de Michel Santurenne. Selon lui, le thèse de l’erreur de pilotage ne fait pas forcément référence à « son incompétence » mais à une « erreur de gestuelle ». Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)