Le procès sur les intérêts civils du crash d’Air Moorea s’est tenu jeudi au palais de justice de Papeete. Les avocats ont plaidé toute l’après-midi pour déterminer un chiffrage du préjudice subi par les familles des 20 victimes de la catastrophe aérienne du 9 août 2007. Les avocats des familles de victimes réclament 2,4 milliards de Fcfp. Le délibéré est attendu le 1er avril avant un procès au pénal qui ne se tiendrait finalement que début 2016.
Ce sont les avocats des familles, Mes Gérard Montigny et Claude Lienhard, qui ont commencé les premières plaidoiries. Tout l’intérêt pour eux était de déterminer les différents préjudices subis par leurs clients. Ils ont justifié le montant de leur demande de 2,4 milliards de Fcfp en listant des réparations qu’ils estiment « justes et équitables ». Ils ont évoqué notamment les « dommages psychiques », les « préjudices d’angoisse ou d’anxiété » éprouvés par les disparus et leurs proches. Pour Me Gérard Montigny : « les familles des victimes ont besoin que tout ce qu’elles ont vécu soit reconnu ».
[zoomsounds_player source= »https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2015/02/AIR-MOOREA-MONTIGNY.mp3″ config= »default » playerid= »153593″ waveformbg= » » waveformprog= » » thumb= »https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2015/02/AIR-MOOREA-MONTIGNY.jpg » autoplay= »off » cue= »on » enable_likes= »off » enable_views= »off » songname= » » artistname= » »]
Me Prada, l’avocat d’Axa, l’assureur d’Air Moorea, a affirmé que les indemnités qui ont été proposées aux familles par transaction étaient supérieures à celles pratiquées habituellement dans ce type de catastrophes. Pour autant, Axa n’a pas souhaité communiquer le montant ces indemnités. Me Prada a fait référence à l’affaire du Mont Sainte-Odile (Un crash d’avion qui a causé la mort de 87 personnes dans le Bas-Rhin en 1992, NDLR) pour établir son propre chiffrage. Il a déclaré lors de l’audience : « Est-ce qu’une victime d’un accident collectif doit être mieux indemnisée qu’un accidenté de la route ? La douleur est pourtant constante pour les familles ». Me Prada a refusé de s’exprimer à l’issue de l’audience.
Une proposition « insuffisante » et « réductrice »
Cette démonstration, Me Claude Lienhard, l’a réfutée. Il a estimé la proposition d’Axa « insuffisante » et a qualité la présentation de son contradicteur de « réductrice ».
[zoomsounds_player source= »https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2015/02/AIR-MOOREA-MONTIGNY.mp3″ config= »default » playerid= »153593″ waveformbg= » » waveformprog= » » thumb= »https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2015/02/AIR-MOOREA-AVOCAT.jpg » autoplay= »off » cue= »on » enable_likes= »off » enable_views= »off » songname= » » artistname= » »]
Ce procès au civil s’est révélé souvent technique. Une froideur des chiffres qui contraste avec la douleur toujours vive des familles des victimes, même sept ans et demi après le drame. Radio 1 a recueilli les témoignages d’une mère, Marthe Taputurai, qui a perdu son fils, de Nicolaz Fourreau, qui a du annoncer à son fils de cinq ans la mort de sa mère et enfin de Christophe Leroux, qui a perdu son père dans le crash…
Les avocats des deux tiers payeurs se sont également exprimés. D’une part, la CPS pour le remboursement de 400 millions de Fcfp de prise en charge dépensés après le crash et, d’autre part, la commission européenne pour le paiement de 479 millions de Fcfp de pensions. En effet, deux fonctionnaires européens se trouvaient dans l’appareil.