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Aircalin, en « mode survie », reprend une seule de ses deux rotations entre Nouméa et Papeete

©AirCalin

La compagnie calédonienne, paralysée pendant de longues semaines par les émeutes sur le Caillou et dont le chiffre d’affaires devrait être divisé par deux cette année, n’a pas abandonné ses liaisons avec Tahiti. Mais son nouveau programme de vol, qui court jusqu’à fin octobre, ne prévoit plus qu’une seule rotation par semaine vers Tahiti – Faa’a.

« Plan d’urgence » et « mode survie » chez Aircalin. La compagnie internationale calédonienne, clouée au sol par les émeutes débutées le 13 mai dernier, avait repris ses vols commerciaux début juin, avec une activité très partielle et surtout tournée vers les liaisons du Caillou vers la métropole. Les Airbus à l’hibiscus avaient tout de même touché Tahiti-Faa’a, mais sans garantie de régularité, vu la situation côté Nouméa. Nouvelle étape la semaine dernière, avec l’annonce d’un programme de vol jusqu’au 21 juillet. En plus de Singapour, Tokyo, Sydney, Brisbane et Auckland, Papeete est au programme et un vol régulier, arrivé ce mardi, est reparti ce mercredi matin de Tahiti-Faa’a. Une autre rotation est prévue la semaine prochaine, avec un départ de Nouméa le 16, un arrêt à Nandi, et un retour au départ de Papeete le 17, toujours avec une escale fidjienne.

C’est cette rotation qui a été choisie dans le nouveau programme dévoilé ce mercredi et que doit appliquer Air Calédonie International jusqu’au 26 octobre. Les départs de La Tontouta se feront le mardi à 9h30 pour une arrivée  lundi soir à 19h45 à Faa’a. L’A320Neo repartira le mardi matin à 10h15 de Tahiti pour une arrivée à 15h35 sur le Caillou. L’escale à Nandi est prévue à l’aller comme au retour. La deuxième rotation, assurée jusqu’au mois de mai en fin de semaine, est, elle, suspendue. Les passagers ont tout de même la possibilité, à un tarif proche, d’embarquer le samedi à 8h25 vers Auckland sur Air Tahiti Nui, pour y prendre le vol Aircalin arrivant le dimanche à 15 heures. Même combinaison – réservable sur les sites de l’une ou l’autre des compagnies – au retour, avec un départ de la Tontouta le dimanche matin et une arrivée à Tahiti-Faa’a le samedi soir à 22 heures.

Suspension de ligne, baisses de fréquence

Cette réduction du programme de vol n’est pas un cas isolé pour la compagnie, qui prévoit une baisse de moitié de son chiffre d’affaires et de son nombre de passagers sur l’année 2024. Toutes les destinations régionales, à l’exception de Wallis et Sydney, ont vu leur fréquence réduite de deux à une rotation. « Cette fréquence devrait néanmoins être revue à la hausse en période de vacances », prévient notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes, qui précise aussi que les liaisons vers Melbourne, qui n’avaient rouvertes qu’en décembre dernier, sont suspendues. De même que celles, à partir de septembre, qui relient Nouméa à Tokyo, pourtant une ligne historique d’Aircalin. La compagnie a, depuis deux ans, réorienté ses vols à connexion pour la métropole vers Singapour, cité-état ou 4 à 5 vols par semaine atterriront d’ici octobre, contre 7 à 8 avant la crise.

« Les passagers concernés par les annulations de vols liées à ce redimensionnement se verront notifier une nouvelle proposition de date ou d’itinéraire, à valider auprès de leur point de vente initial », détaille la compagnie, qui précise que cette baisse du nombre de rotations est « provisoire en attendant un retour à la normale » du trafic.

Nouméa Paris via Bangkok

Aircalin, qui n’a jamais volé jusqu’à Paris, ambitionne d’ouvrir « d’ici à novembre ou décembre prochain » une nouvelle liaison qu’elle opérerait directement entre Nouméa et l’hexagone, via une escale à Bangkok, ajoute LNC. Et ce « sous réserve des autorisations des autorités thaïlandaises et françaises ». « Cette ligne permettrait de compenser la baisse du trafic régional (lié à la chute du tourisme) puisque nous nous attendons à avoir une prédominance des longs courriers dans notre activité à venir », a expliqué le directeur de la compagnie Georges Selefen au micro de notre partenaire.

La compagnie à l’hibiscus a aussi annoncé, face aux graves déficits projetés pour l’année, la suspension de ses investissements prévus en 2024, mais pas, pour l’heure, de plan social. Depuis le 1er juin, entre 35 et 40 % des 500 salariés ont été placés au chômage partiel et la direction explique avoir prévu un maintien de l’emploi au moins jusqu’à la fin de l’année.