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Aito Rugby 2027 : quatre ans pour former des champions

©CP/Radio1

Le rugby à 7 polynésien veut mettre les bouchées doubles et s’offrir une médaille aux Jeux du Pacifique 2027 qui se tiendront à Tahiti. La Fédération polynésienne de rugby profite de la Coupe du Monde, qui débute le 8 septembre, pour mettre en avant son opération séduction envers les jeunes comme envers les sponsors.

Populaire dans tous les pays du Pacifique, le rugby ne connaît encore qu’un engouement limité au fenua. La Fédération polynésienne de rugby a créé un programme baptisé Aito Rugby 2027 pour préparer deux groupes de 20 jeunes, garçons et filles de moins de 23 ans, à porter le maillot tahitien aux Jeux du Pacifique de 2027. Un programme qui ne concerne pas que le sport, mais qui va proposer un accompagnement global, y compris dans les études ou dans l’insertion professionnelle, explique Gilles Lafitte, directeur technique de la fédération, qui a déjà été à l’origine de projets similaires en métropole.

Accompagner les jeunes dans leur sport, mais aussi leurs études et leur vie professionnelle

Un « pôle performance » a été créé au sein de la fédération, regroupant des acteurs des sphères civiles et institutionnelles, et chargé de coordonner le parcours de ces jeunes entre entraînements, suivi médical et nutritionnel, et obligations scolaires, universitaires ou professionnelles, avec par exemple des conseils et même des médiations avec les établissements ou les employeurs pour concilier les obligations des joueurs. « Notre intérêt, il est le même, c’est que les jeunes réussissent, qu’ils soient bien dans leur peau et intégrés », dit Karl Martin qui préside ce pôle.

Ce qui ne veut pas dire que ce sera facile : des entretiens seront menés pour mesurer la motivation des candidats. « On va devoir avoir des jeunes qui sont ce qu’on appelle « fiables », dit Gilles Laffite, c’est-à-dire qui s’engagent, qui ont le goût de l’effort, et qui veulent bien nous suivre pendant quatre ans. » Les qualités mentales sont aussi déterminantes que les qualités physiques, insistent les responsables. Si la détection des talents est bien sûr en cours au sein des clubs et des établissements scolaires, Gilles Laffite n’exclut pas d’en découvrir d’autres, issus d’autres disciplines.

Il faut aussi ne pas avoir peur : « C’est un sport de contact, effectivement ça demande du courage, mais ça s’acquiert. Et les filles sont tout à fait remarquables dans ce secteur. Partout dans le monde, le rugby féminin explose. Les équipes féminines de France et de Nouvelle-Zélande font partie des meilleures au monde », rappelle Gilles Lafitte.

Appel aux partenaires privés

Mais pour créer cette équipe tahitienne à la hauteur de l’ambition de la fédération, il va falloir des moyens, notamment pour pouvoir se déplacer dans la région et se confronter aux équipes océaniennes. La Fédération cherche à lever 20 millions de Fcfp par an jusqu’aux Jeux du Pacifique. « On va aller chercher à la fois des partenaires privés et des partenaires publics, et solliciter un peu plus ceux que nous avons déjà », dit Karl Martin. L’accueil favorable du Pays – Moetai Brotherson, notamment, est fan de rugby – et de la ministre française des Sports Amélie Oudéa-Castera, laisse espérer que les demandes de subventions seront bien reçues.

Pour encourager les sponsors à se joindre au mouvement, la Fédération polynésienne de rugby organise plusieurs événements. Le premier sera le 8 septembre, de 7h30 à 11 heures à l’hôtel Hilton Tahiti, à l’occasion du premier match de la Coupe du monde – un France/Nouvelle Zélande très attendu. Teiva Jacquelin, professionnel du Top14 au sein du club L’Aviron bayonnais et plusieurs fois sélectionné en équipe de France de rugby à 7, sera présent : il est le parrain de l’opération Aito Rugby 2027. Le match sera débriefé par le directeur technique Gilles Lafitte, et le Pr Jacques Forest, professeur à l’UQAM au Québec, fera une présentation sur le lien entre motivation et performance, tant sportive que managériale.  À noter aussi, le festival rugby scolaire du 26 octobre prochain, le déplacement des U22 en Nouvelle-Zélande début novembre, et en février prochain, un séminaire avec notamment Guihem Guirado, capitaine de l’équipe de France de 2016 à 2019, membre du comité directeur de la Fédération française de rugby et ambassadeur du programme Aito.

Mme Carotte
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