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Alibaba : quand la Chine monte en puissance sur le Web

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PRÉSENTATION – Le mastodonte du commerce en ligne chinois fait son introduction vendredi à Wall Street. Et a déjà battu un record en attirant 25,03 milliards.

Tout un symbole. La plus importante introduction en Bourse, pour un total de 25,03 milliards de dollars (soit 19,44 milliards d’euros), est le fait d’une société chinoise. Il s’agit en l’occurrence du groupe Alibaba, encore méconnu en Occident mais devenu un mastodonte du commerce en ligne en Chine. Et qui pourrait bien conquérir le monde entier après avoir levé vendredi de l’argent frais au New York Stock Exchange. Présentation d’un poids lourd en devenir dont vous ne cesserez d’entendre parler.

>> Mise à jour : l’action Alibaba s’est envolée de 38% pour sa première séance de cotation vendredi à la Bourse de New York et a terminé à 93,89 dollars.

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Mais c’est quoi Alibaba ? Un site de commerce en ligne créé en 1999 par un ancien professeur d’anglais, Jack Ma. Alibaba fait à la fois de la mise en relation entre particuliers, comme Le bon coin, mais aussi du commerce plus classique, de professionnels à destination des particuliers. Sans oublier des services de paiement en ligne et de nombreux sites spécialisés. Bref, l’entreprise c’est une sorte de croisement entre Amazon, Le bon coin et Paypal.

Un poids lourd en Chine. Si Alibaba attise les convoitises des investisseurs, c’est parce qu’il a de solides atouts. Dont celui de dominer le marché chinois, soit environ 1,37 milliards de clients potentiels : Alibaba et ses filiales contrôlent 50% du commerce en ligne classique, via le site Tmall.com, et 90% du commerce entre particulier, via la plate-forme Taobao. Résultat, Alibaba est devenu le premier commerçant en ligne du monde en termes de volume de marchandises écoulées.

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Les marchés ont-ils raison de s’affoler ? Oui car Alibaba possède tous les ingrédients d’un avenir radieux. En situation de quasi-monopole sur le commerce en ligne chinois, il devrait être le premier bénéficiaire de la transformation de l’Empire du milieu : après avoir longtemps été l’atelier du monde, Pékin s’est lancé dans une montée en gamme pour faire du pays le premier marché mondial. Résultat, les Chinois ne sont plus de simples ouvriers mais aussi des consommateurs, dont les salaires et le niveau de vie ne cessent d’augmenter. Et ils ont pris l’habitude d’acheter en ligne sur les sites de la galaxie Alibaba.

Une clientèle d’autant plus captive que les géant mondiaux du commerce en ligne ont soit quitté la Chine (eBay), soit les plus grandes difficultés dans ce pays (Amazon). Sans oublier que le pouvoir chinois a, de longue date, défendu l’émergence de champion nationaux.

Dernière explication à cette euphorie des marchés : la plupart des récentes introductions en Bourse ont été le fait d’entreprises high-tech prometteuses mais n’ayant pas encore dégagé un seul dollar de bénéfice. Alors que certains pronostiquent l’éclatement d’une bulle internet à court ou moyen terme, les investisseurs considèrent Alibaba comme une valeur sûre, riche d’une expérience de 15 ans, positionnée sur le commerce classique et déjà rentable depuis de nombreuses années. Résultat, alors que le prix d’une action a été fixé aux alentours de 66 dollars, des analystes estiment qu’elles vaudront très rapidement 98 euros l’unité.

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L’internationalisation, le vrai défi. Alibaba est donc en position de force sur le futur premier marché mondial. Mais l’entreprise veut voir encore plus grand et est en train de se lancer dans de nombreux autres pays avec de solides moyens financiers. L’offensive aurait déjà commencé en Inde, où le géant chinois voudrait rentrer dans le capital de son homologue local Snapdeal, selon les informations su quotidien économique indien Economic Times.

Mais Alibaba a les faiblesses de ses atouts : en disposant d’une véritable chasse-gardée sur le commerce en ligne chinois, il n’a pas l’habitude de se frotter à la concurrence. Ce qui fait dire à certains spécialistes que ses résultats seront bien plus modestes à l’international.

« Le succès d’Alibaba est largement dû à la Chine ou à ce que j’appelle Imitation: C2C (Copier en Chine) ou comment transposer sur le marché chinois les recettes des rivaux internationaux absents dans le pays pour des raisons réglementaires », argumente Trip Chowdhry, analyste chez Global Equity Researc interrogé par l’AFP. A ses yeux, cette stratégie pourrait rapidement montrer ses limites sur des marchés internationaux dominés par la concurrence et « où l’Innovation remplace l’Imitation ». Pour atteindre l’objectif de son fondateur, devenir l’une des dix plus grosses entreprises du Web, Alibaba va devoir montrer sa capacité à faire des pas de côté.

>> EDITO – Alibaba, la double révolution du siècle

Source : Europe1

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