INTERVIEW E1 – L’eurodéputé, également compagnon de Marine Le Pen, ne comprend pas les propos de Jean-Marie Le Pen.
L’INFO. « L’entretien de Jean-Marie Le Pen dans ce torchon antisémite est parfaitement scandaleux et nos désaccords politiques désormais irréconciliables ». Louis Aliot, qui fut jadis directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen, est le premier des ténors frontistes à avoir réagi aux propos polémiques du président d’honneur du FN. Invité d’Europe 1 mercredi soir, le compagnon de Marine Le Pen est revenu sur cette affaire qui pourrait faire exploser son parti.
Depuis le parlement européen de Bruxelles, Louis Aliot a reconnu « une certaine tristesse dans la manière dont les choses se passent. Il y a de gros problèmes en France et on est systématiquement ramené à des propos qui n’ont plus aucun sens, aucune consistance. »
« Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures au sein du FN ». Interrogé sur les raisons qui auraient pu pousser Jean-Marie Le Pen à cette sortie musclée, le vice-président du FN reconnait sa « totale incompréhension. Il a passé la main, la présidente du FN, c’est Marine Le Pen ! On est passé de 20.000 adhérents quand il lâche le parti (en 2011, Ndlr) à plus de 60.000 et ils sont venus car c’était elle et parce qu’elle défendait cette ligne politique, gagnante. Je connais très bien Jean-Marie Le Pen, mais nous arrivons dans une période de régionales très importantes, donc il est évident qu’il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures au sein du FN. On ne peut pas demander aux militants de respecter un certain nombre de règles et ne pas le vouloir des cadres, fussent-ils les fondateurs du FN. »
A quel type de sanction peut s’attendre Jean-Marie Le Pen ? « On verra bien… Il y aura un bureau exécutif, puis un bureau politique, et on compte bien confronter notre vision. On désignera les têtes de listes aux régionales et Marine Le Pen a dit qu’elle ne soutiendra pas sa candidature en PACA », a-t-il assuré.
« Tout le monde s’expliquera face à face, en direct. » Quid du dernier communiqué de Jean-Marie Le Pen, mercredi soir, dans lequel ce dernier assure qu’il ne rendra pas les armes si facilement ? « J’espère bien que ça se passera comme ça et que tout le monde s’expliquera face à face, en direct. » Et s’il souhaite se présenter malgré tout en PACA ? « Il fera ce qu’il veut ! Il a toujours fait comme ça ! » Louis Aliot, lui, en fait pas mystère de ses envies : « je plaide pour la candidature de Marion Maréchal – Le Pen, qui est députée du Vaucluse et a le vent en poupe. Elle incarne ce FN nouveau. »
Quant au choix de l’hebdomadaire dans lequel Jean-Marie Le Pen s’est exprimé, Louis Aliot estime « stupéfiant ce choix, quand on sait ce qu’est Rivarol, qui a traité sa fille de gourgandine. Rivarol est un torchon antisémite. Il ne m’appelle pas pour mon nom mais par « le séfarade ». Moi, je les emmerde ! »
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Source : Europe1