Après avoir secouru deux jeunes ados de leurs agresseurs, une jeune femme a été tabassée à mort en Allemagne, où l’émotion est considérable.
Le jour de son 23ème anniversaire, vendredi, Tugce Albayrak a été débranchée de la machine qui la maintenait artificiellement en vie. Depuis, son sort émeut l’Allemagne, au point de faire descendre dans la rue des milliers de personnes, mobilisées pour cette jeune Turque tuée après avoir sauvé deux jeunes Allemandes des griffes de leurs agresseurs.
Une émotion considérable, proportionnelle au sacrifice consenti par Tugce Albayrak dans la nuit du 14 au 15 novembre. Ce soir-là, dans un fast-food de la banlieue de Francfort, trois hommes s’en prennent à deux jeunes Allemandes. Dans des circonstances qui restent encore floues, Tugce Albayrak s’interpose, et parvient à faire fuir les agresseurs.
Frappée à mort. L’affaire aurait pu en rester là. Mais quelques minutes plus tard, sur le parking attenant au fast-food, les agresseurs présumés attendent Tugce Albayrak. L’un d’entre eux, vraisemblablement armé d’une batte de base-ball, frappe violemment la jeune femme. Un coup qui lui sera fatal : Tugce Albayrak est alors plongée dans un coma dont elle ne ressortira pas.
Le président de la République “choqué”. Depuis son décès, de nombreux rassemblements en sa mémoire ont été organisés. Une pétition a déjà reçue plus de 140.000 signatures pour que Tugce Albayrak reçoive l’ordre national du mérite, à titre posthume.
Une proposition très sérieusement étudiée par le président de la République, Joachim Gauck. Ce dernier a écrit une lettre à la famille de la jeune étudiante, louant “le courage exemplaire” de Tugce Albayrak. “Comme d’innombrables citoyens, je suis choqué par cet acte horrible. Elle restera à jamais un modèle pour nous tous, notre pays tout entier est en deuil à vos côtés”, a fait savoir le président allemand.
L’enquête piétine. Après examen des caméras de surveillance, l’un des agresseurs présumés a rapidement été arrêté. Ses complices restent, quant à eux, introuvables. Une enquête qui conserve des zones d’ombre, notamment en raison du silence des jeunes filles secourues par Tugce Albayrak. Malgré un appel à témoin pour tenter de les retrouver, les deux adolescentes, vraisemblablement ivres au moment des faits, ne se sont toujours pas manifestées.