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Andorre : début de panique bancaire après un scandale

La quatrième banque du pays est au centre d’un scandale de blanchiment d’argent. La Banca Privada d’Andorra a plafonné les retraits de ses clients pour éviter la panique.

Des files d’attente devant les distributeurs, des retraits plafonnés. Il souffle un vent de panique bancaire souffle dans la principauté d’Andorre. Le petit pays niché entre la France et l’Espagne est plongé depuis quelques heures dans une tempête bancaire en raison de soupçons de blanchiment d’argent et de liens avec la mafia concernant la Banca Privada d’Andorra (BPA).

Un des dirigeants de la quatrième banque de la principauté a été interpellé vendredi par la police. Joan Pau Miquel Prats a été présenté à un juge à l’issue de sa garde à vue et mis en examen dimanche, a-t-on appris lundi de source judiciaire. Il est soupçonné de blanchiment d’argent et de liens avec la mafia chinoise.

Des centaines de millions de dollars. La destitution par le Trésor andorran des dirigeants de la BPA a été décidée la semaine dernière à la suite d’accusations portées il y a une dizaine de jours par les Etats-Unis. Selon le FinCEN (Financial Crimes Enforcement Network), organe américain de lutte contre la délinquance financière, « de hauts responsables corrompus de BPA, ainsi que des contrôles anti-blanchiment trop lâches ont fait de [cette banque] un intermédiaire facile des blanchisseurs d’argent en vue de faire passer par le système financier américain les recettes tirées du crime organisé, de la corruption et du trafic d’êtres humains ».

Parmi les clients de BPA sont cités des criminels hautement recherchés par le FBI. Les opérations concernent notamment des organisations criminelles en Russie et en Chine pour « des centaines de millions de dollars », d’après les autorités américaines.

Andorre tente de rassurer. Des clients en colère, désireux de retirer leur argent et de fermer leurs comptes, ont constitué lundi de longues files d’attente. Mais la banque a limité les retraits à 2.500 euros par personne, par compte et par semaine. Les autorités andorranes sont montées au créneau pour rassurer sur la solvabilité de la principauté. Face à cette « situation extraordinaire », différentes actions ont été entreprises avec pour seul objectif de « préserver la place financière andorrane », a annoncé lundi le ministre des Finances Jordi Cinca. Il a lourdement insisté sur la solvabilité des quatre autres banques qui suivent toutes les normes internationales d’échanges d’information : Crédit Andorrà, Morabanc, Andbank et Banc Sabadell d’Andorra.

Banco Madrid puis BPA. Le scandale a également eu un retentissement chez le voisin espagnol. La Banque d’Espagne, qui a pris le contrôle d’une filiale de la BPA il y a une semaine, a annoncé lundi son dépôt de bilan. A l’origine de la déconvenue de Banco Madrid : une « très forte détérioration financière (…) conséquence des importants retraits de fonds de clients ». Gestionnaire d’un total de 6 milliards d’actifs pour quelques 15.000 clients, elle s’est vu suspendre ses activités.

Le 13 mars, la notation d’Andorre a été abaissée par deux des trois grandes agences d’évaluation financière, Standard and Poor’s et Fitch Ratings, à des niveaux dangereusement proches de la catégorie des « obligations pourries » (« junk bonds »). Cette tempête survient alors que le pays, qui s’est racheté une conduite et est sorti de la liste des paradis fiscaux, attend un nouveau gouvernement après des élections.

Source : Europe1

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