Interrogée hier à l’Assemblée nationale dans le cadre de la mission d’information sur la gestion de la crise sanitaire, la ministre des Outre-mer Annick Girardin s’est exprimée sur la situation des résidents polynésiens bloqués en métropole. Ils seraient 320 à ne pas pouvoir retrouver le fenua en raison de l’arrêt du trafic aérien commercial. Si la ministre se dit favorable à leur retour rapide, elle rappelle que la décision appartient au Pays qui n’a pas, pour l’instant, acté la possibilité d’un retour par les vols de continuité territoriale.
« Je souhaite que nous puissions avec le président Fritch reprendre progressivement, le plus rapidement possible, dès le prochain vol, l’envoi de Polynésiens voulant rentrer chez eux ». C’est ce qu’a assuré la ministre des Outre-mer lors de son audition par une mission d’information de l’Assemblée nationale, hier. Selon Annick Girardin, 320 Polynésiens seraient bloqués dans l’Hexagone depuis l’arrêt de la desserte aérienne commerciale. Outremer 360 relève en outre que le député Pierre Dharéville, qui a interrogé la ministre à ce sujet, compte, lui, 192 polynésiens bloqués et que la page Facebook « Résidents de Polynésie bloqués en France » en recense environ 180.
Le Haut-commissariat avait déjà annoncé que les évacués sanitaires en attente de retour de métropole – ils seraient 22 d’après la CPS – seraient rapatriés lors du prochain vol de continuité territoriale entre Paris et Tahiti, en fin de semaine. Les autres résidents, ayant voyagé en Europe pour des raisons familiales, touristiques ou professionnelles pourront-ils embarquer lors de prochaines rotations ? La possibilité a été évoquée, mais aucune confirmation ou précisions sur un programme de retour n’ont pour le moment été données par les autorités. Le 7 avril, Édouard Fritch avait même voulu couper court aux « faux espoirs ». « Tant que la Polynésie française sera en situation de confinement, vous ne pourrez pas rentrer », avait expliqué le président dans un message à leur attention.
Une décision à prendre au fenua
La ministre est favorable, donc, mais rien n’est fait : Annick Girardin précise bien que c’est la Polynésie qui doit décider de ce retour. « C’est une décision qui appartient à Air Tahiti Nui qui a arrêté ses transports, explique la ministre des Outre-mer. Il n’y a pas non plus la volonté en Polynésie, parce qu’il n’y pas les capacités d’accueil sur place pour la quatorzaine, de pouvoir faire revenir pour l’instant ces Polynésiens en attente à Paris ». La responsable précise, après vérification auprès de la délégation de la Polynésie Française à Paris, qu’il « n’y a pas de personnes en détresse ou en errance » parmi ces résidents bloqués. Beaucoup ont pourtant alerté, sur les réseaux sociaux, d’une situation qui devient de plus en plus précaire pour certains.
Si le Pays est pour l’instant rester ferme sur le sujet, c’est qu’il veut éviter à tout prix une nouvelle importation du virus au fenua. La question de l’ouverture d’un lieu de rassemblement des voyageurs, pour effectuer une quatorzaine, comme c’est le cas, par exemple, en Nouvelle-Calédonie, est depuis plusieurs jours sur la table. Mais cette possibilité doit visiblement être actée avant tout retour.
La réponse de la ministre, publiée par la députée Nicole Sanquer :