Il y avait foule ce vendredi matin à la mairie de Paea, une foule venue acclamer son nouveau maire, Antony Géros. Dans l’assistance, Oscar Temaru et Gaston Flosse, « les deux bâtisseurs de notre pays » comme l’a rappelé Antony Geros dans son discours d’investiture. Il a été élu avec 26 voix contre 7 bulletins blancs.
« Une page est tournée, une nouvelle ère s’ouvre et malgré notre déception, nous félicitons Antony Geros, et nous souhaitons une bonne mandature au nouveau conseil municipal » : telles sont les dernières paroles de Rita Delmas, en tant que première adjointe de Jackie Graffe, avant de passer le flambeau à Antony Geros. Un Antony Geros visiblement ému avant d’être investi dans ses nouvelles fonctions et qui n’a pas manqué de rendre hommage à son prédécesseur, Jacquie Graffe.
Quant à savoir s’il sera un maire d’ouverture qui partagera un peu de pouvoir avec l’opposition, « on va partager certaines choses, mais peut-être pas les postes d’exécution parce que j’ai besoin d’avoir une équipe soudée et de confiance. »
Le quorum étant atteint le conseil municipal procède à l’élection du maire. Celui-ci doit être élu à la majorité absolue. Pas de problème, Antony Géros est le seul candidat à se présenter.
Quelques rappels aux règles
Au moment de procéder au vote, une voix s’élève, celle de Tepuaraurii Teriitahi, la tête de liste de Jacquie Graffe. Elle demande à ce que les conseillers municipaux puissent se retirer dans une salle isolée pour mettre le bulletin dans l’enveloppe, le vote se tenant à bulletin secret. Elle se fait huer par la foule. Un bureau est donc mis à disposition pour ceux qui désirent s’y rendre.
Les bulletins sont distribués à chacun des 33 conseillers municipaux. Un bulletin blanc par personne, charge à eux d’écrire le nom de leur candidat. Mais Tepuaraurii Teriitahi fait une fois de plus remarquer que les règles ne sont pas respectées. Et de rappeler que ce sont deux bulletins qui doivent être donnés à chacun. Un blanc et un portant le nom du candidat.
Là aussi elle se fait huer, mais cette fois elle réplique en indiquant qu’il y a dans la salle plusieurs représentants de la Direction générale des services qui pourront confirmer cela. « Un simple rappel aux règles (…) de toutes façons, Antony Géros va être élu », explique-t-elle.
La foule continue de montrer sa désapprobation, et pour ramener le calme et la paix, le chauffeur de salle s’empare du micro et commence à entonner « One Love » de Bob Marley repris en chœur par la foule.
L’ambiance se fait plus conviviale et l’on commence le vote. L’urne est présentée à chacun des conseillers qui y glisse son enveloppe. On procède au dépouillement. À chaque bulletin portant le nom de Géros, la foule laisse éclater sa joie et tient le décompte des bulletins. Sans surprise, Antony Géros est élu avec 26 voix contre 7 bulletins blancs.
« Oscar Temaru et Gaston Flosse, les deux bâtisseurs de notre pays. »
Il prend la parole. « Je souhaite remercier les personnes présentes pour mon investiture (…) je voudrais remercier également celui qui m’a permis d’être devant vous aujourd’hui. Un père, un confident mais également un professeur. Oscar Manutahi Temaru. » Applaudissements et cris de la foule. « Je voudrais également remercier celui qui souhaiterait que je sois son fils… Gaston Flosse, que j’estime et respecte beaucoup. (…) Ce sont les deux bâtisseurs de notre pays, chacun a apporté sa pierre à l’édifice et on doit s’en inspirer et assurer la relève. »
Pour en finir avec les hommages, il rappelle sa lutte de longue haleine pour ravir le poste à Jacquie Graffe, lutte qui démarre en 1995, date de sa première candidature à la mairie de Paea, pour enfin toucher du doigt le Graal en 2020. Enfin, histoire de rassurer ceux qui ne partagent pas la même idéologie que lui, il conclut son discours en assurant qu’il sera « le maire de tout le monde. Le maire pour construire notre programme, notre feuille de route pour 6 ans » puis s’adressant à ses conseillers, « je serais intraitable pour faire respecter la charte de l’élu. Je vous demande d’en faire votre livre de chevet, ce sera nos dix commandements pour ces six prochaines années. »