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Après 10 milliards de francs d’aides, le Fonds de solidarité s’élargit encore


Principal instrument d’aide économique de l’État pendant cette crise Covid, le Fonds de solidarité devrait dépasser cette semaine les 10 milliards de francs distribués aux entreprises polynésiennes. Un soutien qui devrait être renforcé par une prise en charge des coûts fixes dans certains secteurs, et une aide spécifique, toujours pas chiffrée, à Air Tahiti Nui.

Le 20 avril 2020 était signée la convention entre l’État et le Pays prévoyant l’extension du Fonds de solidarité national aux entreprises (FSE) à la Polynésie. Une dérogation à la répartition des compétences qui a permis aux entreprises polynésiennes qui en ont fait la demande de toucher 9,7 milliards de francs depuis lors. « Les 10 milliards seront atteints dans la semaine », pointait ce midi le haut-commissaire Dominique Sorain sur le plateau de Radio1, et la barre symbolique est même déjà dépassée en incluant les 600 millions de francs « d’aides spécifiques » débloqués par l’État. Les critères d’accès au FSE ont été plusieurs fois élargis et les plafonds d’aide réhaussés pour atteindre aujourd’hui un maximum de 24 millions de francs. Et si certaines structures dénoncent régulièrement un manque d’accompagnement, ce sont tout de même 45 000 demandes, mensuelles pour certaines entreprises, qui ont été instruites en moins d’un an. « Nous répondons aux besoins et l’État continue de faire évoluer ce dispositif en fonction des discussions avec tous les acteurs », précise Dominique Sorain.

Ainsi à partir du 31 mars sera ouverte une nouvelle aide exceptionnelle pour la prise en charge des coûts fixes des entreprises à condition qu’elles ne soient pas déjà couvertes par leurs recettes, leur assurance, ou d’autres aides publiques. Très demandée dans le secteur touristique, cette nouvelle aide va permettre de couvrir 70% des pertes d’exploitation pour les entreprises de 50 salariés et plus, et 90% des pertes d’exploitation pour les entreprises de moins de 50 salariés. Une mesure qui, par son plafond, va intéresser les groupes hôteliers : jusqu’à 1,2 milliard de francs de prise en charge sur l’année 2021. « Les dispositifs pour les plus petites entreprises vont se poursuivre, précise Dominique Sorain. Les aides de l’État ne sont pas en train de se raréfier, au contraire, elles se renforcent ».

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Le Haussariat annonce aussi un élargissement du « Fonds de solidarité renforcé » avec la prise en compte, en plus du tourisme et du commerce de détail, des chantiers navals. À noter que la solidarité nationale à l’égard du secteur privé polynésien s’exprime aussi au travers des Prêts garantis par l’État : 52,8 milliards de francs ont été accordés à 887 entreprises par les banques de la place. Elles ont elles-mêmes été financées par 49,2 milliards de liquidités injectés dans le système bancaire local par l’IEOM.

ATN : la demande d’aide est partie à Paris

Parmi les victimes de la crise, Air Tahiti Nui, un des plus gros employeurs du fenua, suscite l’inquiétude, chez les salariés comme au gouvernement. La compagnie du Pays a beau avoir profité des prêts garantis par l’État et de prêts de la Banque publique d’investissement, sa situation financière, plombée par plusieurs mois de fermeture de vols et l’effondrement du tourisme, nécessite une intervention « d’une autre dimension », confirme Dominique Sorain. L’État, qui est déjà venu au secours de plusieurs compagnies, dont Air France mais aussi, dans un contexte très différent, des transporteurs privés comme Corsair, discute depuis plusieurs mois avec le Pays, principal actionnaire d’ATN, pour trouver une solution « adéquate ». Un travail qui semble avoir abouti puisqu’un dossier de demande d’aide, cosigné par le président Édouard Fritch et le Haut-commissaire, a été adressé à Bercy la semaine dernière. Pas question pour Dominique Sorain – pas plus que pour Michel Monvoisin d’ailleurs – de révéler le montant ou le mécanisme d’aide qui a été sollicité. « C’est un dossier assez complexe qui nécessite un dispositif particulier », explique seulement le Haussaire qui parle de « besoins de trésorerie certainement à la fin d’année » mais aussi de « besoins en fonds propres ».

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