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Après 20 ans d’interdiction, la pêche au burgau va reprendre

Un projet de loi du Pays sur la pêche durable prévoit, entre autres, de lever l’interdiction de pêche de ces mollusques introduits dans les années 60, peu après le troca. La collecte sera tout de même limitée, précise le gouvernement.

« Améliorer la gestion des pêches ». C’est l’objectif affiché du projet de loi de pays validé ce mercredi en Conseil des ministres. Le texte, qui va être transmis au Cesec, prévoit notamment de limiter la vente formelle de produits de la mer aux entreprises et administrations aux seuls détenteurs d’une licence de pêche ou d’une carte professionnelle. Une demande des pêcheurs, tout comme la réforme des zones de pêche réglementée (ZPR), qui pourront à l’avenir cibler des espèces particulières ou fixer des quotas de captures et de passages sur une période donnée.

Mais le projet de loi du Pays, qui sera étudié par l’assemblée d’ici quelques semaines, propose aussi de lever l’interdiction de la pêche au burgau (ou burgo). Ce mollusque, recherché pour sa nacre, sa coquille, ses opercules ou sa chair, a été introduit à la fin des années 60. Comme le troca dix ans plus tôt, quelques spécimens ont été importés du Vanuatu, implantés dans les zones récifales de la Presqu’île, puis transférés vers la côte Ouest et dans les îles. La dernière pêche officielle de burgo date de l’année 2000, même si le braconnage n’est pas rare. « Cette proposition est motivée par le bon développement des stocks de burgaux dans les îles, par l’engouement des Polynésiens pour sa bonne chair et par l’existence d’un artisanat informel à partir de sa coquille et des opercules », précise le Pays. Le texte limite toutefois la collecte aux seuls individus compris « entre 16 et 18 cm de diamètre » afin d’assurer la protection des juvéniles et des grands reproducteurs. « Cette mesure permettra d’exploiter durablement cette ressource à l’échelle locale » assure le gouvernement.

Et à noter qu’un texte différent, lui aussi validé en conseil des ministres va venir repréciser les règles de captures des crabes de cocotiers, les délicieux kaveu.

Les États-Unis demandent des garanties sur la protection des mammifères marins

… et les obtiennent. Il faut dire que le marché américain représente 95% des exportations des produits de la pêche polynésiens. Et que l’évolution règlementaire en question ne devrait avoir que peu d’impact sur la pêche locale. Depuis le 1er janvier 2017, les États-Unis ont adopté un nouveau règlement qui contraint les pêcheries étrangères désirant exporter sur leur territoire à « garantir la protection des mammifères marins selon des normes comparables à celles régissant les pêcheries américaines ». Un façon de préserver l’environnement, et peut-être de protéger les filières locales. Au fenua, la ZEE est officiellement un sanctuaire pour les mammifères marins et le Pays affirme même « qu’il est prouvé qu’il n’y a aucune mortalité accidentelle de ces espèces liée à la pêche à la palangre ». Mais il est toutefois « nécessaire de démontrer auprès des autorités américaines compétentes que les mesures d’encadrement de la flotte polynésienne sont conformes à ces nouveaux standards » pour pouvoir continuer à exporter. Raison pour laquelle le cadre réglementaire local va être « complété » pour « y introduire explicitement un guide de bonnes pratiques et des règles de suivi et d’observation des captures et des impacts des activités de pêche ».

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