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Après Air Moana, « impossible de recevoir de nouveaux avions » à Tahiti-Faa’a


Réorganisation, travaux… L’arrivée d’Air Moana, dont le premier vol commercial a décollé sans encombres ce matin, a demandé un travail particulier à ADT. Mais désormais, du côté domestique, l’aéroport de Tahiti-Faa’a est au bout de ses capacités : pour faire grossir les flottes ou accueillir les avions d’autres compagnies locales, comme Motu Link Airline, il faudra faire des travaux, aujourd’hui suspendus au dossier de la concession.

Plus de regards qu’à l’accoutumée, ce matin, à 7h20 pour regarder le décollage d’un avion blanc et bleu. Il s’agissait du premier vol commercial d’Air Moana. Un vol vers Bora Bora, suivi, pour l’ATR du concurrent d’Air Tahiti, de vols vers Rangiroa et Raiatea plus tard dans la journée. Parmi ceux qui ont suivi de près les opérations Jean-Michel Ratron le directeur général d’ADT qui se félicite d’un lancement « absolument sans encombre » pour la jeune compagnie. Le gestionnaire de l’aéroport y est un peu pour quelque chose : l’arrivée d’une deuxième compagnie domestique a représenté un certain nombre de défis pour la plateforme, mais ils ont été « surmontés ». « On a réorganisé tout le schéma d’embarquement et de débarquement, compte tenu de la place ou plutôt du manque de place dont nous disposons à Tahiti Faa’a », rappelle le responsable.

« Aucune raison » que ça coince entre Air Tahiti et Air Moana

De l’enregistrement aux comptoirs internationaux, à l’embarquement aux côtés d’Air Tahiti dans le terminal domestique, « tout s’est donc bien passé », précise-t-il. Et le directeur ne voit « aucune raison » pour qu’il y ait des accros entre les deux opérateurs polynésiens : « On reçoit déjà plusieurs compagnies internationales dans les mêmes créneaux qui sont en général assez court. La coordination c’est au cœur de notre métier ».

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En dehors de l’organisation à Tahiti, des travaux d’agrandissement ont été effectués à Rangiroa, Raiatea et Bora Bora, trois plateformes gérées elles aussi par ADT, pour permettre l’arrivée d’Air Moana. Tahiti Faa’a devrait aussi connaitre des réaménagements, notamment pour regrouper les comptoirs d’enregistrement sur la zone domestique. La salle d’embarquement domestique, dotée d’un snack modernisé depuis quelques mois, mériterait elle aussi être rénovée.

« Le vrai sujet, c’est le tarmac domestique »

Mais c’est surtout du côté de la piste où le manque de place s’est fait sentir. « Le vrai sujet, c’est le tarmac domestique. Nous avons peu de postes de stationnement pour les avions domestiques : il a donc fallu retravailler l’organisation du tarmac pour Air Moana, reprend le directeur. C’est une contrainte qui est importante notamment dans la perspective de projets de nouvelles compagnies domestiques ».

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Car si l’ATR d’Air Moana, et son second appareil attendu d’ici quelques semaines, trouvent leur place aux côtés de la dizaine d’avions d’Air Tahiti, d’autres candidats se sont déjà fait connaitre pour jouer des coudes dans le ciel polynésiens. Notamment Motu Link Airline, qui  a obtenu sa licence de transporteur aérien du gouvernement en octobre 2021. La compagnie, même si elle doit encore mener à terme les longues procédures d’obtention de son « certificat de transporteur aérien » auprès des autorités de l’aviation civile, ambitionne toujours de lancer son offre « low cost » sur les grandes destinations polynésiennes dans le courant de l’année. Sera-t-il réellement possible de l’accueillir à Tahiti Faa’a ? « Je ne parle pas de compagnie, mais d’avions : dans l’état actuel du tarmac domestique, ça n’est pas possible d’en accueillir de nouveaux, répond Jean-Michel Ratron. Il est nécessaire de faire des travaux d’agrandissement avant de pouvoir en accueillir ». 

Une « bretelle » vers la base aérienne pour gagner en places de stationnement

Comme la rénovation de la salle d’embarquement, cet « agrandissement » côté piste est suspendu à la procédure d’attribution de la concession de l’aéroport, pilotée par l’État et ponctuée, depuis une douzaine d’années déjà, par des décisions de justice empêchant de stabiliser la gestion de la plateforme. Peu de chances, vu la situation actuelle – la candidature lauréate d’Egis a été annulée par la justice, l’attribution au second, Vinci a aussi été annulée à son tour, et Vinci a formé un pourvoi devant le Conseil d’État contre cette seconde annulation, comme l’a écrit TNTV la semaine dernière – qu’un concessionnaire soit désigné dans les mois à venir. Mais Paris, une fois les pourvois évacués, pourrait relancer une procédure d’appel d’offres, et au passage prolonger d’un ou deux ans le mandat d’ADT et de son actionnaire Egis aux manettes de l’aéroport.

Une petite bouffée de visibilité qui pourrait au moins permettre de lancer les travaux les plus urgents… dont l’agrandissement de la zone de parking domestique. Un projet qui est aussi lié à celui de la création d’une « bretelle de raccordement » entre la base militaire et la piste, déjà évoqué il y a quelques semaines par ADT. « Tous ces projets sont liés, c’est une espèce de puzzle, pointe son directeur général. Et évidemment, il faut que l’on puisse engager tous ces travaux là le plus rapidement possible en fonction du contexte de la concession ».

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Face aux problèmes de place de l’aéroport de Faa’a, certains évoque déjà l’idée de baser d’éventuelles nouvelles compagnies locales hors de Tahiti. Bases les plus probables : Moorea, toute proche, ou Raiatea, dont la piste doit justement subir une réfection complète et un agrandissement du tarmac d’ici quelques mois.