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Après cinq ans de travaux, la Canopée des Halles ouvre ses portes

Paris (AFP) – Après cinq ans de travaux, la Canopée, qui surplombe un espace très aéré et lumineux alliant commerce et culture et se veut le nouveau symbole du quartier parisien des Halles, a été inaugurée mardi après-midi avant d’ouvrir ses portes au public dans la soirée.

« Ce lieu abimé, il fallait le réparer, panser la plaie », a déclaré la maire de Paris au moment de dévoiler ce bâtiment au toit en forme de feuille, qui abrite des équipements culturels de la Ville et coiffe le deuxième centre commercial de France (groupe Unibail-Rodamco).

Signée des architectes Patrick Berger et Jacques Anziutti, la Canopée – nom donné à la cime des arbres – est une structure aussi vaste que la place des Vosges ou la Cour carrée du Louvre: un toit formé de 18.000 écailles de verre couleur sable domine un vaste espace de circulation ouvert à l’ouest sur une largeur de 96 mètres.

Elle dessine dans une nouvelle perspective entre Beaubourg et Bourse du Commerce. « Nous avons voulu que le forum retrouve un côté agora, un vrai mélange entre le commerce et la culture », souligne Alexis Veron, directeur du Forum des Halles.

Sur ses deux ailes vont se répartir 6.000 m2 d’équipements culturels. De l’eau descend du toit et rejaillit en cascade sur de grandes marches qui donnent accès aux espaces inférieurs.

L’ensemble culmine à 56 mètres de haut et pèse 8.000 tonnes, comme la Tour Eiffel ! « Après tous les massacres qu’il y avait eu, il fallait réconcilier ce coeur de Paris avec son environnement », a commenté le prédécesseur de Mme Hidalgo, Bertrand Delanoë.

Au nord, « La Place » et ses 1.400 m2 accueillent un centre culturel hip-hop que la mairie présente comme « le plus grand au monde » avec son studio d’enregistrement, deux salles de 400 et 100 places, le tout ouvert à toutes les disciplines du hip-hop : danse, graff, mode et un incubateur d’entreprises liées au mouvement. 

– 150 enseignes, deux nouvelles brasseries –

Une Maison des pratiques artistiques amateurs (MPAA), quatrième du genre à Paris qui met à disposition studio et salles de répétition pour les associations, jouxte une médiathèque, avec un bar à mangas et l’un des fonds les plus importants sur les cultures urbaines. 

En face, sur 2.600 m2, le Conservatoire W.A Mozart propose 27 salles de musique, trois salles de danse, une salle d’art dramatique.

Le centre commercial, quasiment entièrement rénové, propose sur 75.000 m2, dont 15.000 m2 nouvellement créés, des allées plus spacieuses, des plafonds rehaussées, un éclairage par LED et un sol en marbre clair pour donner plus de lumière.

Il accueille 150 enseignes, contre 115 auparavant, quelques distributeurs exclusifs (L’Exception, Sept-Cinq), des marques connues dans des concepts inédits (Nike, Sephora), une épicerie pour l’offre de proximité. Lego y ouvre son premier magasin emblème.

Deux nouvelles brasseries sont signées par le chef Alain Ducasse pour l’une, le designer Philippe Starck pour l’autre.

Une prouesse du chantier – imposé pour remettre le lieu aux normes de sécurité, selon la mairie – a été d’être réalisé en « site occupé », sans interruption du fourmillement d’activités.

Car les Halles accueillent 750.000 passagers quotidiens transitant par la station Châtelet-Les Halles, la plus grande gare souterraine d’Europe avec ses 3 lignes de RER et ses 5 lignes de métro, elle-même encore en rénovation. Quelque 300.000 personnes circulent chaque jour dans le quartier, dont la moitié fréquentent le centre commercial.

La nouvelle Canopée n’échappe pas à la tradition de polémique ancrée dans l’histoire des Halles. Certains, comme le député et conseiller de Paris Pierre Lellouche (LR), a déjà critiqué une structure « massive, laide et jaunâtre » et ce « projet ruineux » avec ses 450.000 euros annuels d’entretien.

Venue en voisine, Dana Voyard, distribue la lettre d’Accomplir, association de riverains : « c’est une horreur et en plus ça a coûté une fortune ».

Les Halles furent pendant des siècles le « ventre de Paris » qui nourrissait la capitale, avant la construction du Forum inauguré en 1979.

Le chantier, qui a globalement coûté un milliard d’euros, ne sera totalement achevé qu’en 2018, après la fin des travaux dans la station de métro-RER, sur le plateau piétonnier puis la livraison finale du jardin dessiné par David Mangin.

© AFP JOEL SAGET »La Canopée » des Halles, le 4 avril 2016

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