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Après-confinement : « Il faudra réétudier les budgets » sociaux, pointe la ministre des Solidarités


Lancé le 8 avril, le PC social a reçu près de 3 500 « appels à l’aide » de Polynésien
s démunis face à la crise sanitaire et économique. Consciente que les difficultés sociales ne s’arrêteront pas avec l’épidémie, les autorités réfléchissent à faire perdurer cette plateforme ou du moins son centre d’écoute, dans l’après-confinement. Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement, et Isabelle Sachet, en charge de la Famille et des Solidarités, estiment qu’il faut quoiqu’il arrive « se préparer » aux difficultés sociales à venir.

3 254 appels avant le 4 mai, environ 3 500 ce mardi soir. Pour Jean-Christophe Bouissou, la quantité « d’appels à l’aide » reçus par le PC social – aussi appelé ‘Ei Hau – depuis sa mise en place démontre sa « pertinence ». Aide alimentaire (53%), aide à la personne (23%), logement (8%) mais aussi situation sociale et situation de détresse ou de violence (2%)… Au 444 111, les Polynésiens, en majorité des moins de 40 ans ayant une famille à charge, font part de leur situation difficile et s’informent sur les aides à leur disposition. Comme le rappelle Isabelle Sachet, ministre en charge de la Famille et des Solidarités, la plateforme ne « traite pas elle-même les dossier », mais « oriente, aiguille »… et surtout « écoute ».

Cette plateforme de soutien avait été mise en place spécialement pour la durée du confinement, mais le Pays pourrait choisir de la conserver encore plusieurs mois après la fin de l’épidémie. D’autant que, si les projections officielles manquent toujours, de plus en plus d’acteurs, et notamment de chefs d’entreprises, s’attendent à une « catastrophe » pour l’économie polynésienne. « On a bien compris qu’on allait traverser une période difficile, pour les entreprises, l’emploi, les états, reprend Jean-Christophe Bouissou. Et la raison d’être de ce PC, c’est aussi de s’y préparer ». Se préparer à une crise sociale ? « À des difficultés évidentes », en tout cas, explique le ministre du Logement pour qui la Polynésie devra, d’une façon ou d’une autre, miser sur davantage de solidarité.

Déjà 366 millions engagés depuis le début de la crise
Pour Isabelle Sachet, les structures sociales sont « prêtes », grâce notamment au « guichet unique de la DFSE », pour les questions sociales, et les guichets joints de la CPS, pour les questions sanitaires. Reste à adapter les outils à leur disposition. Pour la ministre, « il est clair que ce qui devra être réétudié, ce seront les budgets », et notamment ceux des Fonds d’action sociale (FAS), « qui détermine les capacités d’intervention » des services sociaux. « La prise en charge humaine est aussi très importante », insiste la ministre, pour qui c’est « souvent le manque d’écoute, le sentiment d’être seul et pas entendu, qui mène à des situations difficiles ».

Des budgets qui ont déjà été mis à contribution pendant la crise. 283 millions de francs ont été engagés pour les aides de premières nécessité (alimentaires, vestimentaires, produits d’hygiène et d’entretien) entre le 25 mars et le 5 mai, tous régimes sociaux confondus. S’y ajoutent 83 millions de francs pour les aides aux loyers, à l’énergie ou à la personne, principalement au titre du RSPF.

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