Nouvel exploit pour l’Académie Philippe Croizon. L’athlète, nageur quadri-handicapé, et huit jeunes nageurs de Guyane ont fait la traversée de 18 kilomètres entre Kourou et les îles du Salut. Un projet initié en octobre 2022, au lendemain d’une traversée entre Tahiti et Moorea. Avec notre partenaire Outremers360.

Initialement connu pour sa traversée de la manche en 2010 malgré son quadri-handicap, Philippe Croizon a par la suite réalisé de nombreuses autres performances, notamment dans le cadre de son projet « Nager au-delà des frontières », pour lequel il réalisera des traversés Océanie-Asie, Afrique-Asie, Europe-Afrique, et Amérique-Asie.

Celui qui a perdu ses 4 membres des suites d’une électrocution par une ligne à haute tension s’est par la suite orienté vers l’accompagnement de jeunes ou encore la formation des nageurs handi-sport, qui se préparent aux Jeux olympiques 2024 au sein de l’Académie Philippe Croizon. En novembre 2021, accompagné de sept jeunes de son académie âgés de 14 à 21 ans, le groupe effectue une traversée de 8 heures, dans une mer formée, pour franchir la quinzaine de kilomètres séparant Tahiti de Moorea.

« Dédramatiser le handicap »

Alors qu’il se prépare pour le Paris Dakar 2024, Philippe Croizon n’en délaisse pas pour autant son académie et ses jeunes, avec qui il vient de boucler un nouveau défi de natation, ce week-end en Guyane. Ils ont rejoint samedi la pointe des Roches à Kourou en partant des Îles du Salut soit 18 km en 7h41min. Ils se sont relayés toutes les 30 min sauf un nageur : Nolan Jalby et son accompagnateur qui ont fait la traversée sans être relayés. « Un exploit pour dédramatiser le handicap et montrer que tout est possible », rappelle avec émotion Robert Fassolette, le président de l’académie Philippe Croizon, au micro de Radio Péyi. A l’arrivée des centaines de personnes pour les accueillir notamment Christiane Taubira ainsi que des élèves du collège Antoine Sylvère Félix de Soula qui font partie des classes olympiques. « Ça été très dur pendant la nuit, et au milieu de la traversée » raconte Selam Chapuy. « C’est quelque chose de nouveau pour moi » ajoute Jean Rowane Chocho, « épuisé et soulagé » à l’arrivée.