Aremiti Chansin, plus connu sous le nom d’Aremistic, continue d’exporter ses vibes au delà des frontières locales. Depuis janvier, il s’est engagé aux côtés du collectif Small Island Big Song pour une tournée de deux mois aux États-Unis. Objectif : sensibiliser les Américains aux problématiques environnementales au travers de l’art et de la culture.
Aremistic poursuit ses rêves. Après avoir participé en octobre dernier au festival californien Taste of Tahiti, le chanteur tahitien renoue avec les scènes américaines depuis février. Sollicité par le Taïwanais BaoBao Chen et le producteur de musique Tim Coles, Aremiti Chansin participe en ce moment au « USA – Our Island – Tour 2024 ». Une tournée de trois mois rassemblant sur un seul et même spectacle, des artistes de l’île Maurice, de Madagascar, de Papouasie, de Taïwan et de Tahiti donc… Des chanteurs, danseurs et musiciens qui ne s’étaient jamais rencontrés et qui ont dû monter un spectacle en mettant plusieurs de leurs compositions en commun. » C’était carrément difficile au début, confie le Tahitien. Mais en gros, le super pouvoir de BaoBao et Tim, c’est d’arriver à organiser le show. Ils nous ont mis ensemble, nous ont donné les grandes lignes du spectacle. Ils ont réservé un ranch dans lequel on a répété et créé le show en cinq jours. C’était assez compliqué de se rencontrer comme ça pour la première fois, mais sinon on a pu faire du bon travail quand même. »
Au final, les artistes ont monté un spectacle inédit de deux fois 45 minutes, mélangeant roots-reggae, beats, grunge, ou folk aux différentes cultures, mélodies, instruments et voix… Le message des membres du collectif Small Island Big Song, originaires des régions les plus concernées par les effets du dérèglement climatique, c’est celui de la préservation de l’environnement. Ce qui est important aussi pour les créateurs du collectif, selon le Tahitien, c’est de travailler avec des artistes qui ont fait le choix de mettre en avant la culture de leur peuple, de chanter dans leur langue et de jouer des instruments de leur pays. Une aubaine pour l’ingénieur du son qui, soutenu pas ses proches, n’a pas hésité à mettre sa vie entre parenthèses pendant quelques semaines et à prendre une dispo pour vivre cette aventure. « Là, c’est vraiment la découverte de toutes les autres îles, de leurs instruments … Car tous les instruments qui sont sur la scène sont traditionnels. Il n’y a pas d’instruments qui viennent de la musique occidentale, se réjouit encore le chanteur. Là mon travail, c’est que de faire de la musique, et vraiment, c’est ça le must. »
La troupe se produit ainsi, depuis un mois déjà, sur les scènes des théâtres ou des centres de performance américains. Sur les dix représentations, deux se sont jouées à guichets fermés. À noter enfin qu’en parallèle des concerts, les artistes proposent également des master class autour des instruments, mais aussi des ateliers cuisine dans les universités. « Une aventure unique et enrichissante » pour l’artiste polynésien qui s’est engagé aux côtés du collectif Small Island Big Song sur deux des trois mois de la tournée. Le collectif, très actif depuis sa création en 2015, pourrait d’ailleurs, selon Aremistic, poser ses instruments au fenua l’an prochain.