Arihano Haiti qui avait défrayé la chronique en 2011 pour le meurtre d’un touriste allemand aux Marquises, était déféré ce jeudi au tribunal de première instance de Papeete. En 2016, alors qu’il était incarcéré en métropole, il avait eu une altercation avec un détenu dans la cour et avait littéralement massacré celui-ci. Il a été condamné à deux mois ferme en plus de la peine qu’il purge actuellement qui est de 28 ans de prison, avec 18 ans de période de sûreté.
« On le voit sur les photos, vous n’y avez pas été de main morte ! » s’exclame le juge Thierry Fragnoli. « Il était costaud aussi , lui rétorque Haiti, calmement du haut de sa forte stature. Costaud, peut-être, mais visiblement pas assez pour résister à la furie dévastatrice d’un Marquisien en colère.
Les faits se sont passés en 2016. Histoire de marquer son territoire, un détenu était venu s’en prendre à Haiti dans la cour de la maison centrale de St Martin en Ré. L’homme aurait proféré des menaces envers les proches de Haiti, notamment sa femme auquel il promettait de faire subir les derniers outrages.
Mal lui en a pris. Haiti se saisit de l’homme, l’entraîne derrière le panneau de basket et lui file une correction. Avec un tel déchaînement de fureur que l’homme pensait qu’il l’avait cogné avec des boules de pétanque. « Pas mon genre », affirme tranquillement Haiti à la barre. Toute la scène a été filmée par les caméras de surveillance de la prison. Si l’homme, à en croire les magistrats disposant des photos de la victime, a été sérieusement amoché, cela aurait pu être pire sans l’intervention d’autres détenus polynésiens qui ont ceinturé Haiti.
« Vous ne savez pas pourquoi ce monsieur n’a pas porté plainte contre vous ? » interroge la procureure de la République. Négation de la tète de Haiti. « Il a du avoir peur, car il n’est pas beau à voir » se répond la procureure. Puis poursuivant, « heureusement que vous avez été arrêté par des Marquisiens, le détenu est dans un état effrayant, et on se demande comment sa boite crânienne tient encore. » Elle demande 15 mois ferme.
Pour Me Dubois, « Le détenu a menacé de viol la femme de mon client, et en prison comme vous le savez, on doit faire ses preuves et s‘il s’était laissé faire là, c’était fini ».
Soupçonnant la procureure de vouloir « charger la mule », il assure que la victime a voulu jouer « comme il l’a fait avec d’autres détenus qui ont tous d’ailleurs confirmé cela » et demande une simple amende à l’encontre de son client ou un maximum de deux ou trois mos ferme, « d’autant que la victime n’a pas déposé plainte. ».
« Vous en pensez quoi de la peine que demande la procureure ? » interroge le juge s’adressant à Haiti. « Bah, 15 mois cela ne changera pas grand-chose à ma grosse peine, mais c’est lourd. Je préfèrerais deux ou trois mois. »
Le juge a tranché et il a été condamné à deux mois ferme, peine qu’il purgera à Taututu où il a été transféré depuis un an.
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