ACTUS LOCALES

Assemblée : la vaccination occulte le budget

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Alors que les opposants à l’obligation vaccinale manifestaient à l’extérieur, à l’ouverture de la session budgétaire de l’assemblée il a beaucoup été question de vaccination et pas beaucoup de budget. Gaston Tong Sang propose une redéfinition du périmètre de la loi, le gouvernement reste sur sa position pro-vaccin et veut attendre la décision du Conseil d’État.

C’est d’abord le président de l’assemblée, Gaston Tong Sang, qui a pris la parole lors de l’ouverture de la session budgétaire. Sans donner comme il est d’usage le bilan et les perspectives de l’institution, il a salué l’action du gouvernement et des maires dans la gestion de la crise sanitaire, ainsi que l’aide de l’État et de la Nouvelle-Calédonie. Puis il a abordé son cas personnel, assumant sa prise de position qui le conduit à refuser le vaccin tant qu’il présente des anticorps, mais soulignant aussi que sa commune a bien favorisé la vaccination. « J’estime que je n’ai trahi personne ; ni mon groupe, ni les instances dirigeantes de mon parti, ni même mes collègues maires », a déclaré Gaston Tong Sang, qui assume aussi son vote en faveur de l’obligation vaccinale au nom de « la stabilité des institutions ». Le président de l’assemblée propose de reprendre rapidement les discussions pour concilier les « notions d’immunité naturelle et d’immunité vaccinale », et pour « une redéfinition du périmètre d’application de la loi ». « Il faut se mettre autour d’une table, les médecins et tous, et avoir un discours audible pour le grand public », disait-il après la séance.

« Le virus n’attend pas, et il ne fait pas de droit »

Édouard Fritch lui aussi a débuté son allocution par la problématique de l’épidémie. Il a rappelé que la loi avait été élaborée dans l’urgence de l’arrivée de la vague Delta, alors que seuls 27% des Polynésiens étaient vaccinés, et qu’elle ne vise qu’une partie des salariés. Combien au juste ? Deux mois plus tard, personne au gouvernement ne semble en mesure de répondre à cette question. Mais, insiste Édouard Fritch, « les conditions sanitaires ne sont pas réunies pour (…) suspendre tout ou partie de la loi, et encore moins l’annuler. Je ne prendrai pas le risque de mettre en danger la majorité de la population. » Et le gouvernement attend que la décision du Conseil d’État, saisi de 7 recours, « nous indique s’il convient de faire évoluer le texte adopté. Le virus, lui n’attend pas, et il ne fait pas de droit. »

C’est d’ailleurs ce qui a été dit à la délégation de manifestants reçus par Gaston Tong Sang et les présidents de groupe. Pour « dépassionner et redonner de l’objectivité », Édouard Fritch propose l’organisation, avant la fin de l’année, d’un colloque rassemblant tous les praticiens ayant eu à prendre en charge des patients Covid pour un retour d’expérience sur le traitement. Il veut améliorer l’état de santé de la population en complétant le dispositif « Maita’i sport santé » lancé en 2017 par un « plan stratégique sur 10 ans » de transition alimentaire : Tearii Alpha est chargé d’organiser une table ronde de 3 jours à la mi-octobre afin d’élaborer une charte.

2022 : sortir des aides et redémarrer l’activité

Revenant aux considérations budgétaires, Édouard Fritch a rappelé les moyens mobilisés par le Pays et l’État dans la lutte contre l’épidémie. Il s’est félicité d’une baisse de PIB moins grave que prévu et du maintien des salariés grâce aux aides publiques. Il voit dans l’épargne accumulée durant la crise un facteur d’optimisme.

Tourisme et transport aérien ont été les secteurs le plus durement touchés, et seront aidés « tant que cela sera possible ». Mais la disparition progressive des aides du Pays et de l’État aux entreprises, le niveau élevé de la dette des entreprises, le besoin de recapitalisation de certaines d’entre elles, et l’inadéquation de l’offre et des demandes d’emploi peuvent rendre le redémarrage de l’économie plus difficile. Sans donner de chiffre pour le budget 2022, le président du Pays indique que le plan de relance va entrer dès les prochaines semaines dans « une nouvelle phase de déploiement plus intense », rendue possible par la finalisation du 2e prêt garanti par l’État, de 36 milliards de Ffcp. Un collectif budgétaire sera présenté prochainement.

 

 

 

 

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