Ce jeudi à l’assemblée était prévue l’adoption du schéma d’aménagement général de la Polynésie française, le « Sage », en travaux depuis… 1981. Mais le texte a été retiré à la dernière minute, parce qu’il touche de trop près à des sujets intéressant les communes, notamment la Route du Sud.
Ce n’est décidément jamais le bon moment pour fixer les grands axes de l’aménagement de la Polynésie. Le Schéma d’aménagement général de la Polynésie française doit encadrer le développement du Pays pour les 20 prochaines années. Sous la présidence Fritch, il a fait l’objet d’un sérieux remaniement, avec de nombreuses consultations dans les archipels.
Il inclut entre autres, au titre des grands projets, la Route du Sud qui soulève les passions notamment à Paea. Le gouvernement a demandé des études pour réviser le tracé de la route et limiter les expropriations. Gilles Parzy, représentant du collectif Mata Atea qui soutient Tony Géros aux municipales et milite pour un simple élargissement de la route existante et des transports repensés, s’était invité dans l’hémicycle, le temps de déployer une banderole et d’apostropher les élus avant d’être reconduit vers la sortie par un vigile.
Mais le texte a été retiré par le gouvernement, et Tony Géros y voit un « effet municipales » : « C’est peut-être à cause du 2e tour, puisque quand on regarde le calendrier, il nous reste une réunion pour le compte administratif et ce sera tellement dense qu’on n’aura pas le temps d’insérer le débat sur le Sage, et puis la deuxième (séance de l’APF, ndlr) c’est après le 2e tour. Et au sein de l’hémicycle il y a deux candidats à Paea pour le 2e tour, et pas des moindres parce qu’on est deux présidents de groupe. » Édouard Fritch prefère attendre de savoir qui occupera les mairies sur le tracé avant de repartir dans un débat sur le sujet.
Le président Fritch a pris la parole pour déclarer : « je ne suis pas favorable du tout à ce projet tel qu’il est aujourd’hui. Cette Route du Sud ne se construira pas sur ce tracé tant que je serai vivant », ou du moins en exercice puisqu’il a souligné que la route ne se ferait pas avant la fin de son mandat en 2023, avant d’affirmer que le gouvernement recherche des solutions qui ne supposent pas d’expropriations, mais pas non plus de coûteux viaducs.