ACTUS LOCALESPOLITIQUE Assemblée nationale : le gouvernement d’Elizabeth Borne passe à neuf voix de la démission forcée La rédaction 2023-03-20 20 Mar 2023 La rédaction Si les députés votaient une des deux motions de censure présentées après l’utilisation du 49.3 sur la réforme des retraites, le gouvernement aurait été dans l’obligation de démissionner. 278 élus se sont déclarés favorables à ce renversement, soit seulement neuf voix de moins de la majorité absolue requise. Le gouvernement reste en place et la réforme des retraites est adoptée. Élisabeth Borne vacille mais reste en place. La première ministre a défendu, ce lundi après-midi à l’assemblée son utilisation de l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme nationale des retraites. Un article qui permet au gouvernement de se passer d’un vote sur le texte – validé par le Sénat, mais qui ne semblait pas disposer d’une majorité assurée à l’assemblée – en échange de quoi l’exécutif met en jeu sa responsabilité. L’utilisation de cette arme constitutionnelle a déclenché une vive émotion, parmi les organisations syndicales et autres opposants à la réforme qui manifestent depuis plusieurs semaines contre son adoption – et n’ont pas l’intention d’arrêter – mais aussi au sein de la classe politique, jusque dans les rangs de la majorité. En réponse à ce 49.3 et comme le prévoit la Constitution, des motions de censure avaient été déposées pour faire tomber le gouvernement. La première, présentée par le groupe de centre droit Liot, associé à plusieurs partis, était la plus rassembleuse. Après plusieurs interventions, dont celle d’Elizabeth Borne qui a défendu la politique de son gouvernement, 278 députés se sont exprimés « pour » la motion. Soit 9 voix de moins que la majorité absolue requise. La deuxième motion, présentée par le Rassemblement National n’a rassemblé que 94 voix. Le gouvernement reste donc en place et la réforme des retraites est bien adoptée. Les protestations n’ont pourtant pas pris fin. La Nupes, qui avait quitté l’hémicycle lors du discours d’Elizabeth Borne, a annoncé, comme le RN que le Conseil constitutionnel serait saisi sur le texte de la réforme dès mardi. « Il aura manqué 9 petites voix. Le gouvernement est déjà mort aux yeux des Français (…) Avec cette motion de censure, rien n’a été réglé et tout continue dans le pays pour faire en sorte que cette réforme soit retirée, prévient Mathilde Panot, présidente du groupe citée par le Parisien. Il existe qu’une solution au chaos: soit Emmanuel Macron retire sa réforme soit il fait appel au peuple par référendum ou pas dissolution ». Les élus de gauche ont aussi demandé à soumettre la réforme à un référendum d’initiative partagée, qui doit rassembler pas moins de 4,7 millions de signatures d’électeurs pour être déclenché. Après cette soirée, plusieurs manifestations ont été organisées en métropole, aboutissant notamment à des blocages d’axes routiers à Paris. Les syndicats promettent de durcir le mouvement de protestation dans les jours à venir, notamment du côté des raffineries, dont le blocage menace les stations-services de métropole de pénurie. Élisabeth Borne s’est dite elle « déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires » au pays. « Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays avec mes ministres et à consacrer toute mon énergie à répondre aux attentes de nos concitoyens », a affirmé la Première ministre dans une déclaration à l’AFP, juste avant de se rendre à l’Elysée. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)