Belgrade (AFP) – Kevin Mayer sacré à l’heptathlon avec un record d’Europe à la clé: la dernière journée des Championnats d’Europe en salle a été royale dimanche pour l’équipe de France même si le bilan global de 3 podiums est plutôt mitigé pour la dernière du DTN Ghani Yalouz.
Le total de 5 breloques de 2015 n’a donc pas été atteint mais en l’absence de la quasi-totalité des médaillés des Jeux de Rio, hormis Mayer, et avec un groupe faisant la part belle à la jeunesse, les Bleus ne pouvaient pas s’attendre à faire des miracles et peuvent déjà se satisfaire de repartir de Serbie avec deux victoires, dont un exploit historique réalisé par leur nouvelle star sur les épreuves combinées.
Au lendemain du succès de Floria Gueï sur le 400 m dames, le vice-champion olympique Kevin Mayer a été impérial et a clos en apothéose la compétition à l’heptathlon, faisant voler en éclats la marque continentale du légendaire Tchèque Roman Sebrle, vieille de 13 ans (7 mars 2004), avec 6479 points, soit la 2e performance de tous les temps.
Le week-end aura été majestueux pour Mayer, qui a notamment battu son record personnel sur le 60 m haies (7 sec 88) et à la perche (5,40 m) et égalé ceux du 60 m (6 sec 95), de la longueur (7,54 m) et de la hauteur (2,10 m). N.1 mondial virtuel depuis la retraite du double champion olympique américain Ashton Eaton, Mayer aura fait honneur à son nouveau statut.
– ‘C’est juste jouissif’ –
« C’est pratiquement plus beau que les Jeux parce qu’aux Jeux c’était un résultat exceptionnel mais gagner c’est trois fois plus énorme, a réagi le Français, qui a signé la première grande victoire de sa carrière à 25 ans. Je sens que je progresse et que je peux battre des records sans être techniquement parfait. C’est juste jouissif. »
De quoi offrir un beau cadeau d’adieu à Ghani Yalouz, emblématique DTN depuis 2009 qui doit prendre la tête de l’INSEP le 11 mars, même si bilan de 3 médailles est le plus faible depuis 1988.
La France espérait sans doute mieux dimanche, surtout avec les relayeurs du 4×400 m (4e place pour les hommes, 5e pour les dames) et ses deux jeunes finalistes sur le triple saut. Mais Melvin Raffin, 5e à 18 ans, et Jean-Marc Pontvianne, 6e à 22 ans, n’ont pas réellement existé au cours d’un concours dominé pour la 2e fois consécutive par le Portugais Nelson Evora.
« C’est une bonne expérience, on a vu les détails qui me manquaient, a réagi Raffin, protégé du champion du monde 2013 Teddy Tamgho et révélation de l’Euro coté tricolore. Je venais ici en étant le plus jeune, la finale a montré que j’avais beaucoup à apprendre mais je reste positif. Je suis déçu, mais c’est le sport et je vais rebondir pour la saison estivale. »
– Muir et Spanovic, reines de l’Euro –
En dehors des Français, ces Championnats d’Europe indoor auront été marqués dimanche par les deux exploits de Paula Muir et d’Ivana Spanovic.
La Britannique de 23 ans a réussi un doublé 1500 m-3000 m, une première depuis la Polonaise Lidia Chojecka en 2007 à Birmingham, pour empocher son premier grand trophée international.
C’était juste avant que la folie ne s’empare de la Kombank Arena. La salle de Belgrade s’est transformée en volcan lors du saut en longueur dames, les spectateurs serbes rugissant à chaque tentative de la star locale. Et celle-ci leur en a donné pour leur argent avec un bond à 7,24 m, 3e meilleure marque de l’histoire.
« C’était vraiment important pour moi d’être performante aujourd’hui, a déclaré Spanovic, qui a conservé son titre. J’ai apprécié chaque minute de cette compétition à la maison. Le public a été extraordinaire et je suis vraiment heureuse de lui avoir offert la médaille d’or. »
Au tableau des nations, c’est toutefois la Pologne qui a été la reine de cet Euro avec 8 victoires dont le doublé réussi dimanche par les relayeurs du 4×400 m, hommes et dames, le 3e succès d’affilée d’Adam Kszczot sur le 800 m et celui de Sylwester Bednarek à la hauteur.
© AFP Andrej ISAKOVIC
L’heptathète français Kévin Mayer fête son titre de champion d’Europe à Belgrade, le 5 mars 2017