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ATN bientôt concurrencée vers le Japon ?

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Jusque là exploitée en ligne directe par la compagnie au tiare, la desserte entre la Polynésie française et le Japon pourrait être à terme concurrencée du fait d’un accord Hawaiian – Japan Airlines.

Partiellement recalée en octobre dernier par les autorités américaines, la demande de création d’une entreprise commune entre les compagnies Hawaiian Airlines et Japan Airlines pour gérer la liaison entre le Japon et Hawaii a été substantiellement modifiée et inclut désormais la zone Asie-Pacifique. Une nouvelle demande, déposée le 13 novembre dernier et passée relativement inaperçue, qui peut avoir des conséquences sur le transport aérien et le tourisme local.

Un accord étendu à Tahiti

Déjà en partenariat depuis mars 2018, les deux compagnies ont sollicité la semaine dernière auprès du ministère américain des transports une immunité dans le cadre de la réglementation antitrust. En effet, elles souhaitent notamment travailler ensemble en optimisant leurs programmes de vol, en mutualisant leurs coûts et leurs informations tout en s’accordant sur des tarifs. Pour qu’en tel accord soit autorisé, il faut convaincre les autorités américaines que les économies réalisées bénéficient aux consommateurs. JAL et Hawaiian ont ainsi proposé une modification substantielle de leur accord pour « étendre le champ et augmenter les avantages offerts au public (…) » en élargissant leur partenariat entre l’Asie et Hawaii, mais aussi et surtout sur les correspondances vers le Pacifique Sud « au-delà de Hawaii pour des destinations desservies par Hawaiian, y compris Papeete, Tahiti ». Une demande qui vise notamment, d’après les documents déposés auprès de l’administration américaine, à lutter contre l’érosion des parts de marché sur la liaison Hawaii-Japon dont font état les deux compagnies, érosion en partie due à l’existence d’accords de même nature autorisés entre ANA-United et Delta-Korean Airlines sur le même marché.

Pertes et profits partagés pour faire baisser les prix

Le partenariat évoqué se baserait notamment sur la notion de « metal neutrality ». Les revenus et les coûts sur chaque ligne concernée seraient partagés entre les deux compagnies, une formule qui devraient les « inciter à offrir leurs tarifs les plus bas aux itinéraires en partage de code » et « à proposer les tarifs les plus bas disponibles à plus de passagers » avec entre autres « la suppression de la double marge sur les itinéraires de correspondance ». S’il était autorisé, un tel accord pourrait conduire pour les passagers polynésiens à bénéficier d’une baisse de prix, de packages intéressants et à l’optimisation de l’escale hawaiienne, sans trop de délai d’attente, avec aussi la possibilité de se rendre au Japon par Hawaii mais sans forcément passer par Tokyo. La compagnie JAL propose en effet des vols directs vers Osaka-Kansai, Sapporo ou encore Fukuoka au départ d’Honolulu, des destinations qui pourraient coûter quelques passagers à Air Tahiti Nui si les durées de voyage et les tarifs s’avéraient attractifs.

Complémentaire ou concurrentiel sur Tahiti ?

Les bénéfices attendus pour les voyageurs de ou vers Tahiti seraient multiples, selon les deux compagnies. Si elles y voient ainsi « une opportunité au travers de cette coopération d’offrir des voyages et packages Lune de miel qui incluraient des escales à la fois à Hawaii et Tahiti », les améliorations prévues pourraient surtout résulter de l’optimisation des programmes de vols de façon à réduire les durée d’escale mais aussi « d’une augmentation des fréquences entre Tokyo et Papeete avec des options d’escale qui viendrait en complément des vols directs » actuellement proposé par ATN… en code share avec Japan Airlines. Un accord qui doit maintenant être validé par l’administration américaine, qui doit vérifier la réalité des avantages et gains avancés par les compagnies et le bénéfice pour le consommateur, notamment polynésien.