ACTUS LOCALESFAITS DIVERSSOCIÉTÉ Attaque de chiens : l’analyse et les conseils d’un vétérinaire Lucie Rabreaud 2024-04-17 17 Avr 2024 Lucie Rabreaud Quelques jours après la violente attaque au mont Marau, les promeneurs, traileurs, vététistes et autres amateurs d’activité de nature ont été nombreux à exprimer leur inquiétude sur les réseaux sociaux. Des chiens menaçants, tout le monde en a croisé. Comment réagir pour se protéger au mieux ? Pourquoi ces trois chiens ont attaqué ? Comment le propriétaires auraient-ils pu prévenir un tel accident ? Les réponses de Florent Bizard, vice-président du conseil de l’ordre des vétérinaires de Polynésie française. Lire aussi : Attaques de chiens : le Pays pointe la responsabilité des maîtres, de l’État et des communes Trois coureurs gravement blessés au Mont Marau La violente attaque au mont Marau de ce week-end a refroidi bien des amateurs d’activités de nature. Et les a questionné : dans quelle situation des chiens deviennent-ils menaçants ? Comment réagir lorsqu’on y fait face ? Qui est responsable ? Florent Bizard, vice-président du conseil de l’ordre des vétérinaires de Polynésie française apporte quelques éléments de réponse. D’abord sur l’attitude à adopter face à un chien qui semble décidé à attaquer. Si jamais l’animal a ses oreilles couchées en arrière et qu’il grogne, il faut « reculer, attendre d’autres personnes, passer à plusieurs, lever les bras, montrer qu’on est grand, qu’on est puissant, qu’on n’hésitera pas à se défendre, décrit Florent Bizard, vice-président du conseil de l’ordre des vétérinaires de Polynésie française. En général, je recommande de ne pas tourner les talons pour pouvoir voir ce qui nous arrive, ne pas se rapetisser, et surtout éviter de courir car là on est considéré comme une proie alors que quand on fait face on peut toujours répliquer. Quand on tourne le dos, c’est la chasse ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/04/CHIEN-VETO-1.wav La situation dépend également des personnes et du nombre de chiens. « Un chien ne va pas forcément attaquer un homme de 120 kilos qui est sûr de lui, mais facilement s’attaquer à un groupe d’enfants ou une femme de 50 kilos », explique le vétérinaire. Une personne seule aura également plus de chance de se faire attaquer par une meute de chiens agressifs car ce sont eux qui auront le dessus. Prendre des cailloux dans les mains, des bâtons, peut faire office de dissuasion. « Le chien devient le gardien d’une rue et d’une servitude qu’il ne lui appartient pas » Au delà des bons réflexes à adopter côté victime, c’est aux propriétaires d’animaux que le vétérinaire veut faire passer des messages. Le chien a une fonction de gardien et, parfois, on le laisse élargir le champ de son action, intentionnellement ou non, rappelle-t-il. « S’il étend son gardiennage au-delà de sa maison et de son jardin, on se retrouve avec des situations où il garde quelque chose qui n’est pas à lui. C’est là la problématique, le chien devient le gardien d’une rue et d’une servitude qu’il ne lui appartient pas », insiste Florent Bizard. Il pointe un problème de « conception de balade de chiens » où l’animal est laissé en divagation, sans contrôle. « Le chien est à blâmer d’une certaine manière mais pas complètement, il est dans son rôle. Il a élargi son rôle spontanément parce qu’on lui a laissé la liberté de, reprend le spécialiste. Le chien n’est qu’un outil et qu’une expression très basique de ce qu’on lui demande, à savoir garder ». Au Mont Marau, Il a étendu le gardiennage, et à trois ils se sont sentis suffisamment costauds, ils ont gagné la première bataille face à des promeneurs, la deuxième puis ils se sont dit ‘on a raison, c’est nous qu’on gagne’. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/04/CHIEN-VETO-2.wav Ce sont aussi aux promeneurs menacés, voire agressés, d’avertir les autorités. « Avant d’en arriver à cette attaque, ça faisait des mois qu’on savait que le problème était là, constate Florent Bizard. Soit les pouvoirs publics n’ont pas été alertés correctement, ça jase sur les réseaux sociaux mais personne ne prend la peine d’avertir les autorités, soit ça n’a pas été entendu ». Le vétérinaire précise ne pas savoir au bout de combien de signalements la police ou la mairie peuvent intervenir. Dans un communiqué, le gouvernement a encouragé les victimes de porter plainte de façon systématique et rappelé que les propriétaires risquent jusqu’à deux ans de prison et 3 millions de francs d’amende en cas d’attaque d’un de leurs chiens. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)