Au troisième jour de l’offensive lancée par le Hamas en Israël, près de 1.300 personnes sont mortes au total, dont un deuxième Français annonce ce lundi après-midi le ministère des Affaires étrangères. Dans la soirée, le mouvement islamiste palestinien a menacé de tuer des otages, en réaction aux raids israéliens. Le point avec notre partenaire Europe 1.
L’armée israélienne a ordonné lundi un siège complet de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, au troisième jour de la guerre déclenchée par une offensive surprise et inédite du mouvement islamiste palestinien. Près de 1 300 personnes ont péri depuis le début des hostilités. Selon Israël, plus de 700 personnes ont été tuées et 2 150 blessées côté israélien. Jusqu’à 250 personnes ont été massacrées dans la rave party près de Gaza, selon une ONG. À Gaza, 560 Palestiniens ont été tués et 2 900 blessés selon le Hamas.
L’armée israélienne a en outre annoncé avoir le « contrôle » des localités du Sud prises pour cible mais dit « qu’il pourrait y avoir encore des terroristes dans la zone ». Son aviation a touché dans la nuit « plus de 500 cibles » du Hamas et du Jihad islamique dans l’enclave. Les sirènes d’alerte à la roquette ont de nouveau retenti à Jérusalem, suivies par plusieurs détonations. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué une guerre « longue » contre le Hamas.
Scholz, Macron, Biden, Sunak vont s’entretenir lundi soir
Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz ont indiqué qu’ils s’entretiendront lundi soir par téléphone avec le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak, au sujet du Proche-Orient. « L’Allemagne et la France se tiennent en effet ensemble aux côtés du peuple israélien dans ce moment tragique », a dit Emmanuel Macron à son arrivée en Allemagne. A ses côtés, Olaf Scholz a insisté sur la nécessité d’empêcher une « déflagration dans la région ».
Macron exprime à Netanyahu sa « vive préoccupation » pour les otages et les blessés
Emmanuel Macron a exprimé lundi au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou sa « vive préoccupation au sujet des otages et des blessés » après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, a rapporté la présidence française. Le chef de l’Etat français a eu une nouvelle conversation téléphonique avec le chef du gouvernement israélien après celle de samedi, et lui « a réitéré le plein soutien de la France à Israël et aux Israéliens, et son attachement à leur sécurité et à leur droit de se défendre », selon l’Elysée.
Un deuxième Français tué dans l’attaque du Hamas
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé lundi la mort d’un deuxième ressortissant français, tué dans l’attaque du Hamas contre Israël. « La France déplore le décès tragique d’un deuxième ressortissant français, victime des attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël », selon une déclaration de la porte-parole Anne-Claire Legendre. « Nous poursuivons les démarches entreprises pour clarifier la situation de nos ressortissants non localisés », a-t-elle ajouté.
L’UE suspend son aide au développement aux Palestiniens
L’Union européenne a suspendu tous les paiements de son aide au développement en faveur des Palestiniens et décidé de réévaluer l’ensemble de ses programmes en cours, qui représentent un total de 691 millions d’euros, a annoncé lundi le commissaire européen Oliver Varhelyi. « Tous les paiements immédiatement suspendus, tous les projets réexamines, tous les budgets concernant des projets, y compris pour 2023, reportés jusqu’à nouvel ordre, réévaluation de tout le programme », a indiqué le commissaire hongrois en charge du voisinage et de l’élargissement, sur X (ex-Twitter).
« Aucune négociation possible » pour le moment avec Israël
« Aucune négociation » n’est possible pour le moment avec Israël alors que les hostilités se poursuivent, a affirmé lundi à l’AFP un responsable du Hamas palestinien basé à Doha. « L’opération militaire se poursuit et la résistance, menée par les Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas), continue de défendre les droits de notre peuple, donc il n’y a actuellement aucune négociation possible sur la question des prisonniers ou autre » avec Israël, a déclaré Hossam Badrane, membre du bureau politique du Hamas dans la capitale du Qatar.
Israël a tué « des suspects armés » infiltrés du Liban
L’armée israélienne a annoncé avoir tué lundi « plusieurs suspects armés » qui s’étaient infiltrés en Israël à partir du Liban, selon un communiqué. Auparavant, l’armée avait affirmé que « plusieurs suspects avaient pénétré le territoire israélien en provenance du Liban » et que des forces militaires étaient présentes dans la zone. « Des hélicoptères de combat mènent en ce moment des attaques dans cette zone », a ajouté l’armée. Un responsable local libanais a affirmé à l’AFP qu’Israël avait bombardé les abords d’un village frontalier dans le sud du Liban.
En parallèle, le Jihad islamique palestinien a revendiqué l’infiltration à partir du Liban de combattants à la frontière avec Israël. Les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique « revendiquent la responsabilité de l’opération à la frontière dans le sud du Liban », a indiqué dans un communiqué le groupe, au troisième jour de la guerre déclenchée par une offensive surprise et inédite du Hamas palestinien contre Israël.
Un membre du Hezbollah a en outre été tué lundi par un bombardement israélien qui a visé une tour d’observation à la frontière avec le Liban, a indiqué à l’AFP un responsable de la formation pro-iranienne.
Bombardement israélien sur le sud du Liban
Israël a bombardé lundi les abords d’un village frontalier dans le sud du Liban, a indiqué à l’AFP un responsable local, l’armée israélienne affirmant avoir tué « un certain nombre d’activistes présumés » suite à leur infiltration depuis le territoire libanais.
Le Hezbollah libanais, qui avait tiré la veille sur des positions israéliennes à la frontière, a nié toute implication dans l’infiltration. « Les informations sur un affrontement entre des membres de la résistance et l’ennemi israélien ou sur une quelconque infiltration sont sans fondement », a déclaré le bureau de presse du parti pro-iranien.
Ce que dit le Hamas
Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l’offensive pour « mettre fin aux crimes de l’occupation ». Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, elle a annexé la partie orientale de Jérusalem, et impose depuis plus de 15 ans un blocus à Gaza. « Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », a affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas. Le mouvement a appelé « les combattants de la résistance en Cisjordanie » occupée ainsi que « les nations arabe et musulmane » à rejoindre son combat.
Dimanche, le Hezbollah libanais a tiré des obus sur des positions israéliennes à la frontière, entraînant une riposte d’Israël. Lundi, l’armée a tué « des suspects armés » infiltrés du Liban en Israël et bombardé les abords d’un village frontalier dans le sud du Liban.
Déroulement de l’offensive
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et ennemi juré d’Israël, a lancé son offensive samedi à l’aube, en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, et 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973. Il a dit avoir tiré 5.000 roquettes sur Israël pendant que ses combattants utilisaient des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant Gaza du territoire israélien, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.
A bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, les combattants se sont infiltrés dans des zones urbaines d’Israël comme Ashkelon, Sderot et Ofakim, situé à environ 22 km de Gaza, une enclave pauvre peuplée de 2,3 millions d’habitants.
Le Hamas s’est emparé d’équipements militaires israéliens et a pris en otage des civils et des militaires. Ses combattants ont notamment attaqué une rave party à laquelle participaient des centaines de jeunes Israéliens près du kibboutz Reim, proche de Gaza.
Réponse d’Israël
« Ce qui s’est passé est sans précédent en Israël », a reconnu le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à propos de l’offensive. « De loin le pire jour de l’histoire d’Israël », a dit un porte-parole de l’armée. L’armée israélienne, qui a compté plus de 3.000 tirs palestiniens, a déclenché l’opération « Sabre de fer », menant des frappes aériennes et détruisant des bâtiments présentés comme des « centres de commandement » du Hamas à Gaza. Benjamin Netanyahu a promis de réduire en « ruines » les caches du Hamas.
Plus de 123.000 Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur de Gaza à cause des frappes, selon l’ONU. L’armée a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays qui continuent de se battre contre les combattants infiltrés. L’armée s’efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otages par le Hamas, plus d’une centaine selon le gouvernement israélien, du jamais vu dans l’histoire du pays.
L’armée israélienne a décidé d’évacuer tous les habitants des alentours de Gaza. Les autorités israéliennes ont ordonné l’arrêt « immédiat » de l’approvisionnement en eau de la bande de Gaza. Israël fournit 10% de la consommation annuelle en eau de ce territoire.