Le Caire (AFP) – Le ministère de l’Intérieur égyptien a accusé lundi les dirigeants des Frères musulmans établis au Qatar d’avoir entraîné et financé les auteurs de l’attentat qui a fait 25 morts dans une église du Caire dimanche.
Les Frères musulmans ont nié toute implication dans cette attaque perpétrée dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul contiguë à la cathédrale copte Saint-Marc, siège du pape Tawadros II.
Cet attentat, qui n’a toujours pas été revendiqué, est celui qui a fait le plus grand nombre de morts au sein de la communauté copte égyptienne.
« Son auteur est Mahmoud Chafiq Mohamed Mostafa, 22 ans, qui s’est fait exploser avec une ceinture explosive », a affirmé lundi le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Le kamizaze avait été arrêté en 2014 alors qu’il assurait la sécurité des convois des Frères musulmans. Il avait été remis en liberté la même année, selon le communiqué du ministère de l’Intérieur.
Depuis, il était recherché dans le cadre de deux autres dossiers, datant de 2015 et en lien avec des groupes fondamentalistes musulmans, a indiqué la même source.
Le test ADN réalisé à partir du cadavre du kamikaze a permis de l’identifier, a affirmé le ministère.
Au cours de l’enquête, deux ceintures explosives prêtes à exploser ainsi que des produits permettant la fabrication d’engins explosifs ont été retrouvés dans une planque de Mahmoud Chafiq Mohamed Mostafa et son groupe.
Le ministère de l’Intérieur a également donné les identités des quatre personnes, trois hommes et une femme, arrêtées dans le cadre de l’enquête.
Rami Mohamed Abdel Hameed Abdel Ghani est soupçonné d’avoir caché les explosifs et d’avoir logé et préparé le kamikaze. Les trois autres personnes arrêtées sont Mohsen Mostafa el-Sayed Qassem, Mohamed Hamdi Abdel Hamid Abdel Ghani et Ola Hussein Mohamed Ali, la femme.
Ces quatre suspects seront présentés à la sûreté de l’État égyptien.
Les autorités continuent de rechercher d’autres suspects, selon le communiqué. Parmi eux, Mohab Mostafa el-Sayed Qassem, surnommé « Le Docteur », qui dirigeait le groupe.
Il s’était rendu en 2015 au Qatar pour rejoindre les dirigeants des Frères musulmans qui avaient fui l’Egypte. Ces derniers lui auraient offert un soutien logistique et financier afin de mener des attaques terroristes en Egypte.
A son retour en Egypte, il se serait rendu dans le nord du Sinaï pour s’entraîner au maniement des armes et à la fabrication d’explosifs.
Un fois au Caire, les Frères musulmans lui auraient, depuis le Qatar, donné des instructions pour préparer un attentat contre la communauté copte égyptienne. Il aurait ensuite entraîné, dans le quartier al-Zeitoun du Caire, des personnes pour mener l’attentat.
Ces attaques avaient pour objectif « de créer un conflit religieux à grande échelle », a déclaré le ministère de l’Intérieur.
Un groupe nommé le Conseil révolutionnaire égyptien, une branche présumée des Frères musulmans, avait publié une déclaration le 5 décembre « jurant de cibler les chefs de l’église orthodoxe en raison de son soutien à l’Etat ».
© EGYPTIAN PRESIDENCY/AFP HO
Le président Abdel Fattah al-Sisi présente des condoléances au patriache copte Tawadros II à l’issue des funérailles des victimes de l’attentat commis contre une église, le 12 décembre 2016 au Caire